1 Nephi 13

1 Né 13 Néphi change de continent

Néphi va voir de nombreuses nations et royaumes d'Europe et d'Asie. La période couverte au chapitre 13 s'étend approximativement depuis la destruction des Néphites, en 385 après JC, jusqu’au 20ème siècle. Ce chapitre décrit l’église en Europe au Moyen Âge, Christophe Colomb, d’autres explorateurs et leurs conquêtes, les modifications apportées à la Bible lors de sa compilation, les pères fondateurs, la guerre d'indépendance, les effets de la Bible sur les Européens et sur les premiers Américains, le rétablissement de l'Évangile de Jésus-Christ, les dirigeants du début du rétablissement, la parution du Livre de Mormon et la prédication de l'Évangile aux descendants des Lamanites. Il est étonnant que ce chapitre puisse contenir autant d’histoire en 42 versets seulement.

1 Né 13:3 Qui sont les royaumes des Gentils?

Dans la vision de Néphi, les royaumes des Gentils sont les nations qui étaient sous l'influence de la grande église (verset 4). Cela équivaudrait à l'influence de l'empire romain et engloberait toute l'Europe de l’Ouest, la plus grande partie de l’Europe de l’Est, une partie de l'Asie mineure et une partie de l'Afrique du Nord.

1 Né 13:5 La grande et abominable église

Bruce R. McConkie

« Néphi a vu en vision ‘l'église qui est la plus abominable par-dessus toutes les autres églises’. Il a vu que ‘le diable en était le fondateur’ et aussi les meurtres, la richesse, la prostitution, les persécutions et les désirs pervers qui font partie de cette organisation (1 Né 13:1-10).

Il a vu que cette église ôtait de l'évangile de l'Agneau de nombreuses alliances et de nombreuses parties claires et précieuses ; qu'elle pervertissait les voies droites du Seigneur; qu'elle supprimait de nombreux enseignements de la Bible; qu’elle était ‘la mère des prostituées’; et finalement que le Seigneur rétablirait à nouveau l'évangile du salut (1 Né 13:24-42).

Jean a eu des visions similaires, comme indiqué dans les 17ème et 18ème chapitres de l'Apocalypse. Il a vu cette église démoniaque dans son ensemble gouverner des peuples, des foules, des nations et des langues ; remplie d'abominations, de blasphèmes, de souillures et de fornications ; portant le nom de ‘Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre’ ; ivre du sang des saints ; se régalant de la richesse et des délices de la terre ; faisant commerce de tout objet précieux et ‘de corps et d'âmes d'hommes’. Et ensuite, Jean, comme Néphi, a vu la chute et la destruction totale de cette grande église dont la fondation est le diable.

Dans ce monde charnel et sensuel, la grande et abominable église poursuivra son cours destructeur. Mais il arrivera un jour futur où le mal prendra fin ‘Et la grande et abominable Église, qui est la prostituée de toute la terre, sera abattue par un feu dévorant’ (D&A 29:21; Éz 38;  39; 1 Né 22:23; Ap 18)  Avant ce jour, cependant, les désolations balayeront la terre et les diverses branches de la grande et abominable église ‘se feront la guerre entre eux, et l’épée de leur main tombera sur leur tête, et ils s’enivreront de leur propre sang.’ (1 Né 22:13-14; 14:3) » (Mormon Doctrine, p 138-139)

1 Né 13:8 Voici, l’or, et l’argent, … et les prostituées sont le désir de cette grande et abominable Église

En 1510 Martin Luther visita Rome. En tant que moine allemand, il était associé à un groupe de prêtres pieux qui prenaient leur intendance au sérieux. Ce qu'il a vu à Rome l'a choqué :

« L'ignorance effroyable, la frivolité et la légèreté des prêtres italiens l'ont stupéfié. C’étaient… des incroyants désinvoltes qui s’occupaient de la Sainte-Cène en disant, ‘Pain es-tu et pain tu resteras, vin es-tu et vin tu resteras.’ (La doctrine à l'époque était que le pain et le vin se transformaient vraiment en corps et en sang de Christ par un processus appelé la transsubstantiation. Les prêtres se moquaient de cette doctrine.) Pour un croyant convaincu et peu sophistiqué venant des pays du nord, de telles révélations étaient vraiment choquantes…

[Entendant parler] de l'immoralité du clergé romain… [Luther se demanda] s'il y avait un enfer sur lequel Rome aurait été construite. Le quartier malfamé était fréquenté par des ecclésiastiques (prêtres). Il a entendu dire que certains se considéraient comme vertueux parce qu'ils se limitaient aux femmes. » (RH Bainton, Here I Stand: A Life of Martin Luther, [Peabody Mass., Hendrickson Publishers, 1950], p. 31)

1 Né 13:9  Et c’est aussi pour les louanges du monde qu’elle fait périr les saints de Dieu

Les saints auxquels Néphi fait référence sont des chrétiens justes qui ont mené à bien la Réforme. Le passage est intéressant car il fait référence aux saints à une époque où la vérité du Seigneur, sa prêtrise et son église avaient été retirés de la terre depuis longtemps. Sachant qu'il ne pourrait y avoir de rétablissement sans qu'il y ait d'abord une Réforme, le Seigneur inspira des hommes justes pour la mener à bien. Ces premiers réformateurs ont subi de terribles persécutions et la mort des mains des autorités religieuses et politiques au pouvoir.

Joseph Smith est tombé un jour sur le livre de John Foxe ’Book of Martyrs’(le livre des martyres). John Foxe a vécu dans les années 1500 et a été témoin des persécutions et des martyres de nombreux premiers réformateurs. Edward Stevenson a plus tard décrit la réaction du prophète au livre en question :

« Il a exprimé sa sympathie pour les martyrs chrétiens et de l’espoir pour leur salut. Il a demandé à emprunter le livre en promettant de le rendre quand il nous retrouverait au Missouri. En le rapportant il a dit ‘Avec l'aide de l'urim et du thummim j'ai vu ces martyrs. Ils étaient des disciples honnêtes et dévoués du Christ, selon la lumière qu'ils possédaient. Ils seront sauvés.’ » (S. Michael Wilcox, Fire in the Bones, [Salt Lake City:  Deseret Book Co., 2004] pp. 16-17)

Pour quels crimes ces anciens saints ont-ils été condamnés? En Angleterre, "la cause principale ... était d'enseigner à leurs enfants et à leur famille la prière du Seigneur et ses dix commandements en anglais". Les parents qui ont enseigné ces choses à leurs enfants "ont été brûlés. Leurs enfants ont été avertis d’oublier les paroles injurieuses placées dans leur mémoire par des parents aimants et de ne se souvenir que du sort qu’ils avaient subi. Une question standard de l'Inquisition était: 'Avez-vous lu ou possédez-vous les Écritures dans la langue commune? " (S. Michael Wilcox, Fire in the Bones, [Salt Lake City:  Deseret Book Co., 2004] pp. 1-4). William Tyndale, qui a traduit la Bible en anglais avant la commande du roi Jacques, a été pendu puis brûlé en 1536. Sa génération de réformateurs anglais a été exécutée de la même manière. Sur le continent, des milliers de personnes ont été exécutées et persécutées par divers membres de l'Inquisition. Au milieu des années 1500 en Angleterre, la reine Marie fut connue sous le nom de "Bloody Mary" (Marie la sanglante) pour avoir fait exécuter ceux qui soutenaient une église protestante. ‘C’est un fait connu qu’au cours des quatre dernières années du règne de la reine Marie, pas moins de 288 personnes ont été brûlées sur le bûcher pour avoir adhéré à la religion protestante.’

1 Né 13:12 Qui est cet homme parmi les Gentils?

« Pendant sept longues années, Colomb a importuné le roi Ferdinand pour avoir une audience. Mais il était généralement considéré comme un visionnaire. Même les enfants dans la rue le traitaient comme un malade mental. Quand, enfin, le conseil des sages a daigné faire un rapport, le plan était trop stupide pour mériter l'attention. ‘C'est absurde’, ont-ils dit, ‘de croire qu'il y a des gens de l'autre côté du monde qui marchent avec les talons en l'air et la tête en bas. Et puis, comment un navire peut-il y arriver? La zone torride à travers laquelle ils doivent passer est une région en feu où même les vagues bouillonnent. Et même si un navire arrivait à s'y rendre en toute sécurité, comment pourrait-il jamais en revenir? Un navire peut-il naviguer en montant en côte?’

Avec de tels arguments, les sages d'Espagne étaient sur le point de chasser Christophe Colomb du pays. Il a alors décidé d'aller en France. Mais, heureusement, la reine Isabelle, avait autant à dire en la matière que son royal époux. Et elle a écouté les amis de Christophe Colomb. Elle était même disposée à récolter de l'argent sur ses propres bijoux pour couvrir les frais d'un voyage. Mais cela ne fut pas requis d'elle. Luis de Santangel, qui détenait les clés du trésor d'Aragon, s'occupait des finances. L'accord entre les régents et Christophe Colomb a été signé le 17 avril 1492. Celui-ci en a pleuré de joie. Il avait atteint l'objectif après dix-huit longues années de travail, de déceptions et de chagrins.

Christophe Colomb est décrit comme un homme à la présence imposante, grand et puissant, à la peau claire, au teint rougeâtre et aux yeux bleu-gris. Au moment où il a embarqué pour le nouveau monde, ses cheveux avaient blanchi. Son attitude était courtoise et sa conversation captivante. Malgré tout le découragement, il n'a jamais perdu confiance en son appel et sa mission divins.

C'est le 3 août 1492 que Christophe Colomb et ses trois navires - le Santa Maria, le Pinta et le Niña, avec 90 âmes à bord - ont quitté Palos en Espagne. C’est le 12 octobre de la même année, qu’accompagné d’une escorte d’officiers et d’hommes, il a débarqué sur la plage d’une île qu’il baptisa San Salvador. » (Reynolds and Sjodahl, Commentary on the Book of Mormon, vol. 1, p. 119)

1 Né 13:12 l’Esprit de Dieu descendait et agissait sur cet homme 

Selon la vision de Néphi, c’est l’Esprit de Dieu qui a poussé d’abord Christophe Colomb et ensuite les gentils à aller sur les eaux. Que Christophe Colomb se considérait inspiré est une histoire bien authentifiée. Ce qui suit, tiré d'un article de Mark Petersen apportant un éclairage sur ‘L'histoire américaine et la vision de Néphi’, publié dans le Deseret News le 25 mars 1933, prouve qu'il était très conscient de son appel divin :

« De nombreuses biographies ont été écrites sur Christophe Colomb. Prenons-en une au hasard et citons ‘Colomb, Don Quichotte des mers’, de Jacob Wasserman, traduit de l'allemand en anglais par Eric Sutton et publié à Boston:

À la page 18 de ce livre, Colomb est cité comme suit:

‘Je suis marin depuis ma jeunesse et j'ai continué jusqu'à ce jour. J’étais partout où il pouvait y avoir un navire. J'ai parlé et traité avec des érudits, des prêtres et des laïcs, des latins et des grecs, des juifs et des maures, ainsi qu'avec de nombreux hommes d'autres confessions. Le Seigneur était bien disposé à mon égard, et il m'a donné du courage et de la compréhension; il m’a donné une connaissance abondante de la navigation, de l'astrologie autant que nécessaire, ainsi que de la géométrie et de l'astronomie. En outre, il m'a donné de la joie et de l’habilité pour dessiner des cartes et y placer des villes, des montagnes, des rivières, des îles et des ports, chacun à sa place.

J'ai vu et j'ai véritablement étudié tous les livres, cosmographies, histoires, chroniques et philosophies, ainsi que d'autres arts, pour lesquels notre Seigneur m'a ouvert l'esprit, m'a envoyé sur les mers et m'a donné le feu de l’action. Ceux qui ont entendu parler de mon entreprise l'ont qualifiée de stupide, se sont moqués de moi et ont ri. Mais qui peut douter que le SAINT ESPRIT M'A INSPIRÉ?’

À la page 46 du même livre, nous lisons que, l'année de son succès, Christophe Colomb écrivit une fois au roi Ferdinand:  ‘JE SUIS VENU VERS VOTRE MAJESTÉ EN TANT QU'ÉMISSAIRE DU SAINT-ESPRIT.’ » (Reynolds and Sjodahl, Commentary on the Book of Mormon, vol. 1, p. 121)

1 Né 13:14 la postérité de mes frères … fut dispersée devant les Gentils et fut frappée

Le manuel de l’étudiant de 1981 sur le Livre de Mormon indique:

« L'accomplissement de la prophétie de Néphi concernant la dispersion de la postérité de ses frères est un sujet tellement vaste qu'il pourrait remplir des quantités de livres et ne peut être abordé ici que brièvement. C'est l'un des épisodes les plus tragiques de l'histoire, égalant à bien des égards la persécution et les souffrances subies par le peuple juif à travers les siècles (1 Né 19:13-15).

À partir du moment où Christophe Colomb a posé le pied aux Antilles, la destruction et la chasse du peuple indien ont commencé. Il n’y a que récemment que l’ampleur de cette destruction a commencé à être mise à jour. Par exemple, Wilbur R. Jacobs, un historien de renom, réfute les projections antérieures des érudits européens et américains sur la population indienne à l'époque de l'arrivée de Christophe Colomb dans l'hémisphère occidental en 1492. Selon leurs estimations anciennes, la population indienne d'Amérique du Nord devait se chiffrer à environ un million de personnes et, en Amérique du Nord et du Sud, à 8 millions au maximum. Cependant, selon Jacobs, les projections modernes, qui sont largement acceptées aujourd'hui, font passer le total à 90 millions d’individus pour l'ensemble de l'hémisphère occidental et à près de 10 millions de personnes pour la seule Amérique du Nord. ("The Indian and the Frontier in American History-A Need for Revision," Western Historical Quarterly, Jan. 1973, p. 45.) Quand on compare ce total de 10 millions d'Indiens vivant en Amérique du Nord aux quelque 235 000 personnes qui étaient en vie au tournant du XXe siècle, on commence à entrevoir l'ampleur de la tragédie…

… Cette histoire a été répétée à de nombreuses reprises par des hommes comme Cortez, Pizzaro et DeSoto, au Pérou, en Colombie, au Mexique et aux États-Unis. Les scènes montrées à Néphi, six cents ans avant la venue du Christ, s’accomplirent avec une réalité effrayante. Comme l’a dit un auteur:

« Voici une race qui était sur le point d’être engloutie par un déluge ininterrompu de peuples de cultures complètement différentes. Déportés de leurs lieux habituels, transplantés à maintes reprises, traités par les Blancs comme des herbes nuisibles de la terre fertile à extraire ou à détruire, désorientés par un type d'économie pour lequel ils n'étaient pas préparés, décimés par la maladie et les virus envers lesquels ils n'avaient développés aucune résistance, voyant les traités solennels constamment violés, soumis à des politiques gouvernementales changeantes, exploités par des fonctionnaires incompétents et cupides et parfois démoralisés par un excès de gentillesse paternaliste bien intentionnée mais mal dirigée, c'est un miracle que les Indiens aient survécu. » (Kenneth Scott Latourette, A History of the Expansion of Christianity, The Great Century, vol. 4, p. 323)" (Book of Mormon Student Manual, 1981, pp. 34-5)

1 Né 13:13-19 Les pèlerins, la guerre d'indépendance et les pères fondateurs posent les fondations du rétablissement

Un article paru dans l’Ensign de juin 1999 et intitulé "Préparation au rétablissement" traite de ces développements historiques comme préludes au rétablissement de l'Évangile :

« À l'occasion du centenaire de l'Église en 1930, la première présidence a déclaré : ‘Ce n'est pas un hasard si les puritains ont quitté leur terre natale pour s’embarquer vers les côtes de la Nouvelle-Angleterre et que d'autres les ont suivi plus tard. Ils étaient l'avant-garde de l'armée du Seigneur, [pré-ordonnés] pour établir le système de gouvernement donné par Dieu sous lequel nous vivons ... et pour préparer le chemin pour le rétablissement de l'Évangile de Christ.’

Le président Ezra Taft Benson a enseigné que ‘tous les grands événements qui se sont déroulés [en Amérique], y compris la venue de Christophe Colomb et des pèlerins, ont été vus par les prophètes d’autrefois.’ Après avoir prophétisé à propos de Christophe Colomb, Néphi poursuivit : ‘Et il arriva que je vis que l’Esprit de Dieu agissait sur d’autres Gentils ; et ils sortirent de captivité sur les nombreuses eaux’ (1 Né 13:13). Des écrivains tels que William Bradford, gouverneur de la plantation Plymouth (1590-1657), ont décrit la persécution et l'emprisonnement que les pèlerins ont endurés en Europe avant de se réfugier aux Amériques à la recherche de la liberté religieuse.

Néphi a vu que ces colons ‘s’humiliaient devant le Seigneur’ (1 Né 13:16). William Bradford a rapporté que, alors que les pèlerins partaient pour leur voyage en Amérique, ‘ils ont eu un jour d'humiliation solennelle’, leur pasteur proclamant ‘un jeûne afin que nous puissions nous humilier devant notre Dieu’. Agissant sous l'inspiration, les pèlerins ont rédigé le pacte Mayflower, considéré comme ‘la première constitution écrite en Amérique du Nord’, qui appelait à l'obéissance aux lois promulguées par le groupe plutôt que promulguées par un monarque.

Les puritains se sont par la suite installés dans la baie du Massachusetts et ont fini par absorber les pèlerins. Cependant, les puritains n’étaient pas tolérants envers ceux qui n’avaient pas la même croyance qu’eux. L'un des dissidents parmi les puritains fut Roger Williams, qui croyait en la liberté religieuse et affirmait que l'église apostolique organisée par Christ n'était plus sur terre. Après avoir été bannis, Williams et ses partisans fondèrent Providence, à Rhode Island, et adoptèrent des principes qui devinrent des traditions importantes aux États-Unis, telles que la démocratie, la liberté religieuse et la séparation de l'Église et de l'État.

Des colons d'autres régions d'Amérique ont aussi œuvré pour la liberté religieuse. Sous la direction de la famille Calvert, des catholiques s'installèrent dans le Maryland et, en 1649, adoptèrent l'Acte de tolérance, qui préconise la liberté de conscience. En 1681, le roi d’Angleterre accorda une charte de terre au fervent quaker William Penn, dont la colonie en Pennsylvanie devint un modèle de tolérance religieuse. Au sujet de ces colons, le président Benson a écrit : ‘Les pèlerins de Plymouth, les Calvert du Maryland, Roger Williams et William Penn - tous avaient de profondes convictions religieuses qui ont joué un rôle essentiel dans leur venue dans le Nouveau Monde. Je crois qu’eux aussi sont venus ici par l'inspiration du ciel.’

Le dernier événement observé par Néphi dans sa vision des colonies américaines est la guerre d'indépendance. Il a écrit :

‘Et je vis que les nations gentiles dont ils étaient originaires étaient rassemblées sur les eaux, et sur la terre aussi, pour leur livrer bataille.

Et je vis que le pouvoir de Dieu était avec eux, et aussi que la colère de Dieu était sur tous ceux qui étaient rassemblés pour leur livrer bataille.

Et moi, Néphi, je vis que les Gentils qui étaient sortis de captivité étaient délivrés, par le pouvoir de Dieu, des mains de toutes les autres nations.’ (1 Né 13:17-19).

Le président Wilford Woodruff a enseigné: ‘Les hommes qui ont posé les bases de ce gouvernement américain et signé la Déclaration d'indépendance étaient les meilleurs esprits que le Dieu du ciel pouvait trouver sur la surface de la terre… Le général Washington et tous les hommes qui travaillèrent dans ce but furent inspirés par le Seigneur.’ Il a également raconté : ‘Chacun de ces hommes, qui ont signé la déclaration d'indépendance avec le général Washington, m'a appelé, en tant qu'apôtre du Seigneur Jésus-Christ, dans le temple de Saint-Georges, deux nuits consécutives et a exigé de moi que j’aille de l’avant et que je veille à ce que les ordonnances pour eux soient accomplies dans la Maison de Dieu.’

George Washington a reconnu la main de Dieu dans la victoire des États-Unis. Dans son discours d'adieu à son armée, il a dit : ‘On ne peut oublier les circonstances défavorables dans lesquelles la guerre a commencé de notre côté. Les interventions particulières de la Providence dans notre faible condition ont été telles qu’elles ne peuvent échapper à l'attention des moindres observateurs ; alors que la persévérance sans précédent des armées des États-Unis d'Amérique, à travers presque toutes les souffrances et tous les découragements possibles au cours des huit longues années écoulées, a été un miracle presque permanent.’ Le président Spencer W. Kimball a déclaré: ‘À Valley Forge et ailleurs, le Seigneur a permis à quelques hommes peu armés et mal vêtus de vaincre une grande armée… peu contre beaucoup, mais ces quelques-uns avaient, de leur côté, le Seigneur Dieu du ciel qui leur a donné la victoire. Et ensuite la liberté politique et la liberté religieuse sont venues en même temps, le tout en préparation du jour où un jeune garçon rechercherait et établirait un contact avec le Seigneur et rouvrirait les portes du ciel.’

Après avoir acquis leur indépendance, les colons expérimentèrent pendant un court laps de temps un gouvernement aux termes des articles de la Confédération (Articles of Confederation). Quand ils ont trouvé cette méthode inadéquate, les dirigeants ont concentré leur attention sur la rédaction d’une nouvelle forme de gouvernement. Peu de gens sur la terre, voire aucun, ne tiennent autant en estime la Constitution des États-Unis que les saints des derniers jours. Le Seigneur a dit :

‘afin que tout homme puisse agir en doctrine et en principe…, selon le libre arbitre moral que je lui ai donné, afin que, le jour du jugement, chacun soit responsable de ses propres péchés… C’est dans ce but que j’ai établi la Constitution de ce pays, par la main des sages que j’ai suscités dans ce but même, et que j’ai racheté le pays par l’effusion du sang.’  (D&A 101:78,80).

La Constitution et la Déclaration des droits (Bill of Rights) s’appliquent directement aux besoins d’une nouvelle religion, car elles prévoient la liberté religieuse, de parole, de presse et de réunion. Plus tard, Joseph Smith, le prophète, a enseigné que ‘la Constitution des États-Unis est un étendard glorieux ; elle est fondée sur la sagesse de Dieu. C'est une bannière céleste.’ » (Arnold K. Garr, June 1999 Ensign, pp 38-40)

1 Né 13:23 Le livre que tu vois, ce sont les annales des Juifs

Brigham Young

« Le Livre de Mormon ... déclare que la Bible est vraie et le prouve; et les deux prouvent que l’un et l’autre sont vrais. » (Ensign, Oct. 2011, 26)

Harold B. Lee

« À notre époque où la Bible est dégradée par de nombreuses personnes qui ont mélangé les philosophies du monde avec les Écritures bibliques pour en annuler leur véritable sens, quelle chance que notre Père Céleste Éternel, toujours soucieux du bien-être spirituel de ses enfants, nous ait offert un autre livre d’Écritures, connu sous le nom de Livre de Mormon, comme moyen de défense des vérités bibliques, écrites et enseignées par les prophètes selon les directives du Seigneur. » (Ensign, Oct. 2011, 26)

1 Né 13:23 ce sont des annales semblables aux … plaques d’airain, sauf qu’il n’y en a pas autant

Nous avons souligné précédemment le fait que les plaques d'airain de Laban contenaient de nombreuses prophéties absentes de l'Ancien Testament. Ici Néphi compare directement le contenu des plaques d’airain à celui de l'Ancien Testament et déclare que celui des plaques d’airain est plus volumineux.  Cela signifie qu'il doit y avoir bien plus de choses contenues dans ces plaques d’airain que nous n'en avons maintenant, probablement beaucoup plus que les trois autres prophètes mentionnés par Néphi : Zénos, Zénock et Néum (1 Né 19:10).

1 Né 13:26 elle a ôté … beaucoup de parties qui sont claires et extrêmement précieuses

Le ministère de Joseph Smith a heureusement permis de retrouver de nombreuses parties de la Bible, claires et précieuses, qui ont été enlevées, mais pas toutes. Sa traduction de la Bible a rétabli de grandes vérités, en particulier sur les événements écrits dans la Genèse. On le voit dans le livre de Moïse en entier et dans la traduction de la Genèse par Joseph Smith, en particulier au chapitre 50.

Les événements historiques entourant la création du Nouveau Testament sont peu connus. La compilation de la Bible, telle que nous la connaissons, n'a été attribuée à aucune personne en particulier ni à aucun groupe et l'année de sa compilation est toujours en litige. C’est pourquoi il manque des preuves externes corroborant l'allégation de Néphi. Cela n'enlève rien à la véracité de sa déclaration. Il est cependant prouvé que les épîtres de dirigeants de l'église primitive ont été évaluées à différents moments et que des jugements ont été rendus quant à l'opportunité de les inclure ou non dans le canon. Certaines de ces œuvres étaient probablement fictives, mais d'autres étaient probablement inspirées. Les archives historiques sont suffisamment complètes pour énumérer certaines de ces œuvres et la confusion qui régnait parfois sur les livres à inclure dans le Nouveau Testament. Un historien du 18ème siècle nommé Mosheim a écrit :

« Il existe différentes opinions ou plutôt des conjectures de savants en ce qui concerne le moment et les personnes par qui les livres du Nouveau Testament ont été rassemblés en un seul volume ; car le sujet, ces derniers temps, est, pour nous, rempli de grandes difficultés. Il suffit de savoir qu'avant la moitié du deuxième siècle, la plupart des livres composant le Nouveau Testament se retrouvaient dans toutes les églises chrétiennes du monde connu; ils étaient lus et considérés comme la règle divine de la foi et de la pratique.

… Peu de temps après l'ascension du Sauveur, plusieurs histoires de sa vie avec des ajouts et des fables ont été créées par des personnes, sans mauvaise intention peut-être, mais superstitieuses, simples et accro aux pieuses escroqueries ; et ensuite divers écrits fallacieux, portant les noms des saints apôtres, ont circulé dans le monde. Ces écrits sans valeur auraient provoqué une grande confusion et rendu incertaines à la fois l'histoire et la religion du Christ, si les dirigeants des églises ne s'étaient pas interposés de temps en temps et n'avaient pas fait en sorte que les livres qui étaient vraiment divins et qui provenaient de mains apostoliques soient séparés de cette masse de déchets pour constituer un volume par eux-mêmes. » (Mosheim's Ecclesiastical History, 6th ed., 1868, pp. 36-39)

À la lumière de la déclaration de Néphi, on ne peut s'empêcher de se demander si les œuvres qualifiées par Mosheim de "écrits fallacieux, d’écrits sans valeur… une masse de déchets" n'étaient pas réellement, "des parties claires et précieuses". Nous voyons ici des preuves que les "dirigeants des églises" sont intervenus pour décider de ce qui devrait être inclus et de ce qui devrait être exclu. Mosheim fait ensuite la chronique d'une série de ces travaux exclus. Parmi ceux-ci figurent les œuvres de Clément, évêque d'Antioche et compagnon des premiers anciens de l'église, l'épître de Polycarpe, qui était en contact direct avec Jean, le Révélateur, l'épître de Barnabé, le berger d'Hermas et beaucoup d'autres.

James E. Talmage a souligné l’importance des conciles qui se sont tenus plus tard pour déterminer ce qui devait être inclus dans le canon des écritures :

« En plus des témoignages individuels, nous avons ceux des conciles ecclésiastiques et des collèges officiels, par lesquels la question de l'authenticité [des livres du Nouveau Testament] a été jugée et tranchée. À cet égard on peut mentionner le concile de Nicée en 325, le concile de Laodicée en 363, le concile d'Hippone en 393, le troisième et le sixième concile de Carthage en 397 et 419.

Depuis cette dernière date, aucun différend quant à l'authenticité du Nouveau Testament n'a réclamé beaucoup d'attention. Il est trop tard maintenant et la distance qui nous sépare de son origine  est trop grande pour remettre la question sur le tapis. Le Nouveau Testament doit être accepté pour ce qu'il prétend être, et bien que de nombreuses parties précieuses aient pu être supprimées ou perdues, que certaines altérations des textes aient pu s’y glisser, et des erreurs être introduites par inadvertance du fait de l'incapacité des traducteurs, le volume dans son ensemble doit être admis comme authentique et digne de foi, et comme partie essentielle des Saintes Écritures. » (A Study of the Articles of Faith, James E. Talmage, p. 248)

1 Né 13:30 le mélange de ta postérité qui est parmi tes frères

Le contexte du verset 30 montre que les Américains n’extermineraient pas complètement les Indiens d'Amérique, décrits par Néphi comme le mélange de sa postérité qui se trouve parmi celle de ses frères. Mais comment la postérité de Néphi peut-elle être vivante aux 18ème et 19ème siècles? La version simplifiée de l'histoire montre que les Lamanites ont tué les Néphites vers l’an 385 de notre ère. Cependant, le livre de Mormon indique qu'il y avait des Lamanites parmi les Néphites et des Néphites parmi les Lamanites. Ceux-ci avaient choisi leur allégeance sur la base de lignes religieuses et politiques et non sur celle de lignes raciales. Par conséquent il n’est pas être surprenant que Néphi ait reçu la promesse qu’une partie de sa postérité serait préservée même après la destruction finale des Néphites. Cela signifie que certains Néphites qui avaient quitté leur peuple se confondraient avec la société lamanite (Al 45:13) et le sang de Néphi serait préservé.

Mormon rapporte que certains Néphites se sont mélangés aux Lamanites. ‘Et ils [les livres] ont été transmis d’une génération à l’autre par les Néphites jusqu’à ce qu’ils soient tombés dans la transgression et aient été assassinés, et dépouillés, et traqués, et chassés, et tués, et dispersés sur la surface de la terre et mêlés aux Lamanites, jusqu’à ce qu’ils ne soient plus appelés Néphites, devenant méchants, et sauvages, et féroces, oui, devenant même Lamanites’ (Hel 3:16). La déclaration de Moroni selon laquelle, après la grande bataille finale, les Lamanites ont mis à mort tout Néphite qui ne reniait pas le Christ (Mro 1:2) implique qu'il y a eu des Néphites qui ont préservé leur vie en reniant le Christ et ont donc rejoint la société lamanite.

1 Né 13:37 bénis sont ceux qui chercheront à faire sortir ma Sion en ce jour … qu’ils seront beaux sur les montagnes!

Ce passage fait référence à la prophétie d’Ésaïe trouvée dans Esaïe 52:7 ‘Qu'ils sont beaux sur les montagnes, Les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, Qui publie la paix! …’. Néphi faisait référence à ceux qui feraient naître le royaume de Dieu dans les derniers jours. Peu de gens doutent que des hommes comme Joseph Smith, Brigham Young, Hyrum Smith, Parley P. Pratt, Willard Richards, John Taylor, Oliver Cowdery et des centaines d’autres aient été préordonnés à la grande œuvre du rétablissement. Il nous arrive de sous-estimer l’importance d’un événement à cause de notre proximité à celui-ci. Le rétablissement des clés de la prêtrise, des ordonnances du salut et du culte au temple sont la clé pour sauver la terre entière de la destruction. Cette destruction viendra avec la seconde venue du Seigneur. Il a été dit à Joseph Smith ce qui se passerait sans le rétablissement : s’il n’en était pas ainsi, la terre serait entièrement dévastée à sa venue’ (Joseph Smith, Histoire 1:39).

1 Né 13:39 Quels sont les autres livres?

Les autres livres doivent être le Livre de Mormon, les Doctrine et Alliances et la Perle de Grand Prix. Cela peut également inclure d'autres œuvres suffisamment puissantes pour changer la vie des hommes et des femmes à la recherche de la vérité.

1 Né 13:42 les derniers seront les premiers, et les premiers seront les derniers.

Cette écriture est déroutante pour certains, mais elle est assez simple. Les ‘premiers’ se réfère à la maison d'Israël; les ‘derniers’ fait référence aux gentils. Au cours de son ministère, le Christ a clairement indiqué qu'il n'avait été envoyé qu’à la maison d'Israël. En parlant à la femme de Canaan, il a dit ‘Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël. (Mt 15:24). Bien que les Juifs aient rejeté le Seigneur à plusieurs reprises (à l'époque de l'Ancien Testament), le Seigneur, dans sa miséricorde, leur donna l'occasion d'accepter Jéhovah alors qu'il exerçait parmi eux un ministère dans la chair. Ce n’est que lorsque les Juifs eurent appelé à sa crucifixion, consenti à sa mort et crié ‘Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!’ (Mt 27:25) qu'ils ont perdu le privilège de recevoir l'Évangile de manière préférentielle. Peu de temps après Pierre a reçu la célèbre vision qui a ouvert la prédication de l’Évangile aux Gentils (voir Ac 10). C’est ainsi qu’au temps du Christ, les Juifs ont entendu l'évangile en premier et les Gentils l’ont entendu en dernier. Dans les derniers jours, le Seigneur rétablirait son royaume par l'intermédiaire des Gentils; ils seraient les premiers à entendre la bonne parole et les Juifs seraient les derniers.