1 Néphi 1
1 Né 1:1 La présentation de Néphi
L’introduction de Néphi est typique de la façon d’écrire des égyptiens.
Hugh Nibley
« Les trois premiers versets de 1 Néphi, brusquement mis en relief par rapport au reste du texte, sont un colophon typique, une technique littéraire très caractéristique des compositions égyptiennes. Le célèbre papyrus Bremner-Rhind s'ouvre sur un colophon qui contient :
1. La date
2. Les titres de l’auteur Nasim
3. Le nom de ses parents et une phrase qui loue leurs vertus, avec une mention spéciale pour l’appel prophétique de son père
4. Une malédiction contre quiconque pourrait ‘prendre le livre’ probablement par crainte qu’un ‘livre sacré ne tombe entre des mains impures’.
Comparons-le avec le colophon de Néphi :
1. Son nom
2. Les mérites de ses parents avec une attention particulière sur l’éducation de son père
3. Un aveu solennel (correspondant à la malédiction de Nasim) que l’écrit est véridique, et l'affirmation: «Je les fais de ma propre main» (1 Né 1:3) - une condition indispensable de tout vrai colophon, puisque le but d'un colophon est d'établir l'identité du rédacteur réel (pas simplement l'auteur ultime) du texte
Les écrits littéraires égyptiens se terminent régulièrement par la formule iw-f-pw 'ainsi en est-il,' ‘et c'est ainsi.' Néphi termine les sections principales de son livre par la phrase: «Et ainsi en est-il. Amen. (1 Né 9:6; 14:30; 22:31) » (Lehi in the Desert/The World of the Jaredites, p. 15.)
1 Né 1:1 Moi, Néphi, étant né de bons parents
Neil L. Andersen
« Le Livre de Mormon commence par l’histoire d’une famille, un père et une mère, des fils et des filles qui prêtent attention à la révélation de leur père et prophète de quitter leurs biens matériels et de suivre les conseils du Seigneur. Les récits du livre sont remplis de parents qui cherchent à inculquer à leurs enfants la promesse et l’espérance de Jésus-Christ. Un jour, j’ai relevé dans ses pages les conseils des pères à leurs fils ; il y avait un total de cinquante-deux pages dactylographiées. Dans le Livre de Mormon, nous voyons des parents enseigner la foi au Christ et l’obéissance aux commandements de Dieu tant à des enfants qui sont obéissants depuis leur enfance qu’à des enfants qui ont dû trouver leur chemin et ce, parfois dans la même famille. C’est une leçon pour notre époque, pour nos enfants, pour notre famille. » (Le Liahona, oct 2011 ‘ le Livre de Mormon’)
Joseph F. Smith
« Après tout, bien faire les choses que Dieu a ordonné être le lot commun de tous les hommes, est la véritable grandeur. Être un père ou une mère qui a réussi est plus grand que d'être un général ou un homme d'État à succès. L'un est d’une grandeur universelle et éternelle, l'autre est éphémère… Ne cherchons pas à substituer une vie artificielle à la vraie vie. » (Gospel Doctrine, p. 358, tiré de Latter-day Commentary on the Book of Mormon, compilé par K. Douglas Bassett, p.2)
Heber J. Grant
« Nous avons entendu beaucoup d’orateurs exprimer de la gratitude parce que, comme Néphi, ils sont nés de bons parents. Je ne serais pas digne des enseignements merveilleux et de l’exemple magnifique et splendide d'une mère veuve qui m'a élevé, si moi aussi je n’élevais pas ma voix vers Dieu, ici, aujourd'hui, pour le remercier d’avoir eu une mère qui l'a aimé, qui a aimé l’évangile de Jésus-Christ, dont la vie a été au-dessus de tout reproche, et que je ne connais pas de femme plus loyale, plus patriote et plus vraie parmi les saints des derniers jours. Je remercie Dieu pour mon père, même si je ne l’ai jamais connu. Des dirigeants de l’Église et des hommes influents d'un bout à l'autre du pays m’ont prodigué de l’affection à cause de l'amour et du respect qu'ils éprouvaient pour mon père… C’est en vérité une chose merveilleuse et splendide que d’être né de bons parents ; et c'est une des choses les plus tristes qui soit, parmi toutes les choses tristes, quand les fils et les filles de bons parents sont déloyaux à la foi de leurs pères, quand ils sont négligents et indifférents, quand ils n’honorent pas leurs pères et leurs mères et par conséquent n’honorent pas leur Dieu, quand ils suivent les choses du monde et permettent aux idées des hommes de les aveugler. » (Conference Report, April 1913, p. 112 - 113.)
Carlos E. Asay
« Je suis convaincu que des bénédictions spéciales attendent ceux et celles qui révèrent leurs parents dans les bons moments comme dans les mauvais ; quand des erreurs honnêtes sont faites et quand les suggestions sages s'avèrent justes. La plupart d’entre nous, comme Néphi, sommes nés de bons parents, et le mieux que nous puissions offrir en retour est de s’efforcer d’être de bons enfants. » (The Road to Somewhere: A Guide for Young Men and Women, p. 94.)
1 Né 1:1 Je fus, pour cette raison, instruit quelque peu dans toute la science de mon père
Léhi était connu pour être riche, et certains ont spéculé qu’il était un marchand qui avait des échanges fréquents avec les marchands égyptiens. L’influence culturelle de l’Égypte sur Jérusalem était considérable à cette époque-là et Léhi connaissait sûrement la langue égyptienne. Léhi était aussi versé dans les choses de l'Esprit. C’est pourquoi Néphi avait été enseigné ‘quelque peu’ dans la connaissance séculière et ecclésiastique de son père.
Hugh Nibley
« Dans les courtes limites du récit de Néphi, qui est un abrégé du propre journal de son père, dont il imite le type et qu’il continue (1 Né 1:2, 15-16), on trouve une mine étonnante d’informations, à la fois générales et particulières, concernant les conditions à l’époque de Léhi. On peut en déduire que Léhi était un homme bien représentatif de son temps et de son endroit. Examinons tout d’abord ce que dit le Livre de Mormon.
Léhi était très fortuné, sa grande richesse était sous forme ‘d‘or et de l’argent et toutes sortes de richesses’ (1 Né 3:16 ; 2:4). Il avait sa propre ‘maison à Jérusalem’ (1 Né 1:7) ; pourtant il avait l’habitude de sortir de la ville de temps en temps (1 Né 1:5-7) et son domaine paternel, la terre de son héritage, où se trouvait la majeure partie de sa fortune, était à quelque distance de la ville (1 Né 3:16, 22; 2:4). Il était issu d'une famille ancienne, distinguée et cultivée (1 Né 5:14-16). » (An Approach to the Book of Mormon, 3rd ed., p. 46. )
1 Né 1:1 ayant vu beaucoup d’afflictions au cours de ma vie, ayant néanmoins reçu de grandes faveurs du Seigneur toute ma vie, … pour ces raisons, je fais les annales des actes de ma vie.
Néphi fait ces annales longtemps après son arrivée dans la terre promise. Ses écrits ressemblent plus à des souvenirs personnels qu’à un journal quotidien. Apparemment Néphi a commencé à écrire sur les grandes plaques de Néphi peu de temps après leur arrivée dans les Amériques (1 Né 19:1-5). Mais il n’a commencé à écrire sur les petites plaques que 30 ans après leur départ de Jérusalem (2 Né 5:28-33). C’est significatif parce que son récit est teinté par la sagesse et la perspective de l’âge, les détails de la vie quotidienne étant exclus. Cependant Néphi est capable de décrire les expériences spirituelles et les révélations avec des précisions remarquables.
1 Né 1:2 des annales, dans la langue de mon père, consistant en la science des Juifs et la langue des Égyptiens.
Ce passage a suscité pas mal de controverses parmi les érudits du Livre de Mormon au sujet de la langue que Néphi a utilisée dans ses écrits. L'enseignement traditionnel est que le Livre de Mormon a été écrit en "égyptien réformé", une graphie qui utilisait des symboles capables de transmettre des concepts entiers en beaucoup moins d'espace que l'hébreu. L’expression "égyptien réformé" vient de la description de Moroni dans Mormon 9:32. Il y a des spéculations, cependant, sur le fait que la langue à l’époque de Moroni était considérablement différente de celle à l’époque de Néphi. D’ailleurs Moroni admet dans ce verset qu'il a été ‘transmis et altérés par nous, selon notre manière de parler’. Tout linguiste sait que les langues peuvent se transformer rapidement, surtout sur des centaines ou des milliers d'années. Néphi ne nomme pas la langue qu'il a utilisée; il dit que c'était ‘la langue de mon père’. Léhi était un juif de la tribu de Manassé. L’hébreu devait être sa langue principale. Cependant, les chercheurs ont noté la richesse de Léhi et l'influence évidente de la culture égyptienne sur les écrits et les pratiques du Livre de Mormon. Ceux-ci suggèrent que Léhi était un marchand prospère qui aurait fait beaucoup de commerce avec les marchands égyptiens. Il connaissait sans aucun doute la langue que ceux-ci utilisaient dans les affaires. Néphi suggère que cette langue faisait partie de ‘la langue de mon père, consistant en la science des Juifs et la langue des Égyptiens’. Cela devait inclure apprendre à parler et à écrire la langue égyptienne pratiquée à l’époque de Léhi. Aucun chercheur n'est aussi qualifié, pour parler de ce sujet, que Hugh Nibley, qui a dit:
« Nous réalisons maintenant que les Juifs anciens pouvaient écrire rapidement et hardiment (en hébreu), d’une main fluide et artistique, avec la belle calligraphie de ceux qui aiment écrire. Et les Néphites s'en sont débarrassés pour apprendre, à la place, le système d'écriture le plus gênant, le plus difficile et le plus impraticable jamais conçu par l'homme ! Et pourquoi s’être donné cette peine ? Tout simplement pour économiser de la place. Quelle place ? De la place sur des plaques de valeur. Quand cette coutume a-t-elle commencé? Avec Léhi. Où et quand a-t-il appris ‘la langue des Égyptiens’? En Palestine, bien évidemment, avant même de se considérer comme un gardien d’annales. Est-ce que le riche Léhi a appris les caractères égyptiens afin qu'il puisse s'asseoir dans sa maison, au pays de Jérusalem, pour écrire de l’hébreu en symboles démotiques (une forme d'écriture égyptienne qui différait des hiéroglyphes égyptiens classiques: elle servait à enregistrer des actes, des livres, etc. ) afin d’économiser quelques centimes par mois sur le matériel d’écriture ? Et a-t-il ordonné à ses fils d'apprendre l'égyptien afin d’économiser de l'espace quand ils devraient tenir des registres? Bien sûr que non ; quand ils ont appris la langue, Léhi et ses fils n'avaient aucune idée qu'un jour cela serait utile à des gardiens d’annales en plaques de métal. Ils n’avaient pas d’autre raison, en apprenant l’égyptien, que celle de savoir lire et écrire l’égyptien. Ce n’est que plus tard quand les historiens ont été confrontés au problème de place sur les plaques qu’ils ont vu l’avantage de continuer à écrire en égyptien. Et les caractères égyptiens n’ont pu être conservés pour cet usage que parce que la langue a été préservée…
Il n'en reste pas moins que l'abrégé et l'édition du Livre de Mormon étaient dans une langue inconnue des autres peuples de la terre en dehors des Néphites. » (Hugh Nibley, Lehi in the Desert and The World of the Jaredites , pp. 16-17)
En conclusion quelle était la langue utilisée par les rédacteurs du Livre de Mormon? La réponse courte, «égyptien réformé», est probablement plus utile et précise que la longue réponse explicitée ci-dessus.
1 Né 1:4 la première année du règne de Sédécias
Daniel Ludlow a écrit “Léhi et sa famille sont apparemment partis de Jérusalem ‘la, première année du règne de Sédécias, roi de Juda’ (1 Né 1:4, 2:1-4). D’après la Bible (2 Ch 36:11) Sédécias avait 21 ans quand il a été fait roi sur le royaume de Juda par Nebucadnetsar, le chef de l’empire Babylonien. Cependant la date exacte de l’accession au trône de Sédécias n’est pas mentionnée dans la Bible, bien que presque tous les érudits s’accordent pour la situer quelques années avant 600 avant J.C. » (A Companion to Your Study of the Book of Mormon, p. 89)
Bien que Léhi et sa famille aient quitté Jérusalem peu de temps après, la ville n’a été assiégée par les Babyloniens que neuf ans plus tard. ‘La neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nebucadnetsar, roi de Babylone, vint avec toute son armée contre Jérusalem. ils campèrent devant elle, et élevèrent des retranchements tout autour. La ville fut assiégée jusqu'à la onzième année du roi Sédécias’ (Jé 52:4-5). Plus loin dans le chapitre 52 Jérémie décrit le sort malheureux de Sédécias ; ses fils (tous sauf un qui partira plus tard avec son peuple, les Mulékites, à la terre promise) ont été tués devant ses yeux, et ensuite on lui creva les yeux (Jé 52:8-11).
1 Né 1:4 Léhi est un nom biblique.
Dans la Bible du roi Jacques (version anglaise de la Bible) au chapitre 15 du livre des Juges il est indiqué que les Philistins sont arrivés à un endroit appelé « Lehi » pour combattre les hommes de Juda. Lehi se situait dans une région donnée à la tribu de Juda quand les Israélites se sont installés en Canaan. Le nom « Lehi » veut dire « mâchoire » ou « os jugal ». Fait intéressant, c'était l'endroit où le puissant Samson a tué un millier de Philistins avec la mâchoire d'un âne (voir Jg 15:9-17 dans la Bible anglaise du roi Jacques). (Note de la traductrice : le nom en français dans la Bible Louis Segond est « Léchi ».)
1 Né 1:4 Pourquoi y avait-il plus d’un prophète à l’époque de Léhi?
Certains étudiants de l'Évangile identifient tellement le président de l'Église avec les mots "le Prophète" qu'ils sont dérangés par la présence de plusieurs prophètes à l'époque de l'Ancien Testament. Qui était le président de l’Église à l’époque de Léhi ? Y avait-il un prophète prédominant ?
Tout d’abord, il y a presque toujours plus d’un prophète à la fois sur terre. Il y a actuellement 15 hommes sur terre mis à part comme prophètes, voyants et révélateurs. Ce qui rend le président de l’Église unique c’est qu’il est le seul à avoir l’autorité d’exercer toutes les clés de la prêtrise, même si ces clés lui ont été conférées quand il a été ordonné apôtre. L'organisation des prophètes d'aujourd'hui est très différente de celle de l’époque de Léhi.
À l’époque de l’ancien testament, il n’y avait pas de « président de l’Église ». L’autorité de prêtrise qui présidait sous la loi de Moïse était le grand prêtre de la prêtrise d’Aaron (2 R 22:8 ; Né 3:1). Puisque l'institution ecclésiastique de l'époque était régie par la Prêtrise d'Aaron, ces prophètes (dont la plupart avaient obtenu la prêtrise de Melchisédech par leur justice personnelle) n'étaient pas des administrateurs ecclésiastiques dans le même sens qu'ils le sont aujourd'hui. En fait ils ont reçu des mandats du Seigneur pour accomplir des fonctions prophétiques spécifiques. Le prophète Jonas en est un bon exemple ; il reçut le commandement du Seigneur de prêcher le repentir à la ville de Ninive. Léhi reçut le commandement de prophétiser aux Juifs concernant leur destruction imminente et de les appeler au repentir. D'autres prophètes de l'Ancien Testament ont reçu des appels spéciaux pour conseiller le roi dans le cadre de leur responsabilité de crier repentance au peuple, par ex. Samuel, Nathan, Esaïe et Jérémie. Ils ont pu être les principaux prophètes de leur époque, mais ils n'étaient pas les dirigeants administratifs de l'organisation religieuse sous la loi mosaïque.
1 Né 1:4 il vint beaucoup de prophètes
La justice de Dieu exige qu'il avertisse les gens avant qu'ils ne soient détruits. 2 Rois 17:13 indique ‘L'Eternel fit avertir Israël et Juda par tous ses prophètes, par tous les voyants, et leur dit: Revenez de vos mauvaises voies …’. Dans le cas de la captivité babylonienne, le Seigneur a envoyé plusieurs prophètes pour avertir le peuple. Léhi, Jérémie, Ézéchiel, Habacuc, Nahum, Urie (Jé 26:20-23), Sophonie et Abdias étaient probablement tous contemporains, et tous sauf Abdias et Nahum sont connus pour avoir prophétisé spécifiquement la destruction de Jérusalem.
1 Né 1:5 Léhi, … pria le Seigneur, oui, même de tout son cœur, en faveur de son peuple.
Il est à noter que la réponse de Léhi à sa prière est venue après avoir prié de tout son cœur, en faveur de son peuple. Énos a reçu une réponse à sa prière grâce à sa diligence et à son humilité. C'est un bon exemple d'une petite perle de vérité qu’on trouve souvent dans le Livre de Mormon. Un secret pour obtenir des réponses à ses prières est de prier, même de tout son cœur.
1 Né 1:6 Et il arriva que
C'est la première utilisation de cette phrase couramment trouvée dans le Livre de Mormon. Mark Twain a plaisanté en disant que si l'expression «Et il arriva que» était retirée du Livre de Mormon, il ne serait plus qu'une brochure. Cependant, la phrase est très typique des textes anciens.
Hugh Nibley
« Rien n'a plus enchanté les critiques que la répétition monotone de ‘et il arriva que’ au début de milliers de phrases du Livre de Mormon. Ici encore, c'est quelque chose qui est complètement inconnu de la tradition occidentale. À la place de la ponctuation, le manuscrit original du Livre de Mormon divise ses phrases en les introduisant par un ‘et’, ‘voici’, ‘maintenant’ ou ‘il arriva que. . . . ' . C’est tout simplement inacceptable dans la littérature anglaise, mais c'est la pratique égyptienne standard. Les textes historiques égyptiens, souligne Grapow, ‘commencent de façon monotone’ toujours avec les mêmes mots courants ; à certains moments, chaque discours est introduit avec l'inutile ‘j’ouvris la bouche’. Les textes dramatiques sont reliés ensemble par la répétition constante de Khpr-n, ‘Il est arrivé que’ ou ‘Il arriva que’. En égyptien, ces expressions n'étaient pas que des embellissements, comme le souligne Grapow, elles sont une nécessité grammaticale et ne peuvent pas être omises. Paul Humbert a retracé l'origine des expressions bibliques prophétiques aux formules oraculaires archaïques. En tout cas, ils sont beaucoup plus communs en égyptien que dans la Bible, tout comme ils sont beaucoup plus communs dans le Livre de Mormon. Aussi mauvais soient-ils en anglais, ils sont à prendre au sérieux en égyptien. » (Since Cumorah, p. 29)
1 Né 1:7 Léhi est accablé par l’Esprit
Les expériences spirituelles intenses ont souvent pour effet d’épuiser la force physique. Cela semble être le cas pour Léhi. Voici trois autres exemples de ce phénomène :
1. Daniel voit le Seigneur dans une vision glorieuse puis fait la remarque ‘les forces me manquèrent, mon visage changea de couleur et fut décomposé, et je perdis toute vigueur’ (Da 10:8)
2. Le roi Lamoni a été submergé par l’Esprit pendant deux jours, quand il s’est éveillé il a dit ‘…j’ai vu mon Rédempteur… Alors, quand il eut dit ces paroles, son cœur étant gonflé au-dedans de lui, il s’affaissa de nouveau de joie ; et la reine s’affaissa aussi, accablée par l’Esprit.’ (Al 19:13)
3. Joseph Smith et Sidney Rigdon ont eu ensemble la vision des trois degrés de gloire quand ils étaient dans la ferme des Johnson en Ohio. Il y avait des hommes dans la pièce qui ont témoigné de leur apparence physique quand ils ont reçu la section 76 de D&A. L’un d’eux, Philo Dibble, a décrit la scène comme suit ‘Au milieu de cette gloire magnifique Joseph est resté tout le temps assis, ferme et calme, alors que Sidney était avachi et pâle, apparemment aussi mou qu’un chiffon ; observant cela Joseph a dit en souriant ‘Sidney n’y est pas aussi habitué que moi’. » (Juvenile Instructor, May 1892, pp. 303-4) voir aussi 1 Né 17:47.
1 Né 1:8 il pensa voir Dieu assis sur son trône
Alma utilise le même genre de phrase en décrivant sa vision du trône de Dieu. Il indique ‘Oui, je pensai voir, tout comme notre père Léhi, Dieu assis sur son trône’ (Al 36:22). Tous les deux ont sûrement été transfigurés pour être témoins de ce qu'ils pensaient avoir vu.
1 Né 1:8 un concours innombrable d’anges
« Cette expression nous rappelle peut-être Daniel qui a vu ‘l’ancien des jours’ sur son trône : ‘Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence’ (Da 7:9-11). Tous prêts à exécuter ses commandements. Daniel dit ‘Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts.’ Ou, comme nous le dirions, le tribunal ouvrit la séance. Le jugement était sur le point d'être prononcé sur les ‘quatre bêtes’ qui sont les empires babylonien, médo-perse, macédonien et romain.
La vision de Léhi est analogue à celle-ci. Sauf que le jugement imminent de sa vision était sur Juda et Jérusalem et non sur les empires païens. » (Commentary on the Book of Mormon, éd. par George Reynolds, Janne Sjodahl, et Phillip Reynolds, chap. 1, p. 9)
1 Né 1:9 Qui était l’Être descendant du milieu du ciel?
Il s’agit du Sauveur. C’est cohérent avec le verset suivant car il y en avait douze autres (apôtres) qui le suivaient.
« J'aime le Livre de Mormon surtout parce qu'il m'a conduit à une compréhension plus complète de la vie et de la mission de Jésus-Christ et a ouvert mon cœur plus largement à l'expérience de son amour. Le Livre de Mormon témoigne du Christ depuis le premier chapitre, quand Léhi voit ‘… un Être descendre du milieu du ciel, et il vit que son resplendissement surpassait celui du soleil à midi’ (1 Né 1:9), jusqu’au dernier chapitre, quand Moroni dit ‘Et en outre, si, par la grâce de Dieu, vous êtes parfaits dans le Christ, et ne niez pas son pouvoir, alors vous êtes sanctifiés dans le Christ, par la grâce de Dieu, grâce à l’effusion du sang du Christ, qui est dans l’alliance du Père pour le pardon de vos péchés, afin que vous deveniez saints, sans tache.’ (Mro 10:33). Par les nombreux témoignages des prophètes du Livre de Mormon et par les paroles même du Christ qu’il a adressées aux Néphites, j’en suis venu à m’exclamer, comme Néphi, ‘Je mets ma gloire dans la clarté, je mets ma gloire dans la vérité, je mets ma gloire en mon Jésus, car il a racheté mon âme de l’enfer.’ (2 Né 33:6; italique ajouté).
J’aime le Livre de Mormon. Et j’aime le Seigneur pour nous l’avoir envoyé afin de bénir nos vies. » (Robert A. Rees, Converted to Christ through the Book of Mormon, édité par Eugene England, p. 198)
1 Ne 1:11 le premier vint … et lui donna un livre
Les livres montrés aux prophètes en vision contiennent, en général, des messages de malheur pour les méchants. Léhi a eu la chance de n'avoir qu'à lire le livre. Ézéchiel et Jean, le révélateur, étaient tous deux tenus de manger les livres qui leur étaient montrés en vision (Éz 2:9 – 3:3 et Ap 10). Le livre contenait la méchanceté des Juifs, leur destruction imminente dont la mort par l’épée, la captivité babylonienne, la venue du Messie et la rédemption du monde (voir 1 Né 1:19).
1 Ne 1:16 il a écrit beaucoup de choses qu’il a vues dans des visions et dans des songes
Il est clair, par le verset suivant, que Néphi était en train d’abréger les annales de son père. Beaucoup de visions et de prophéties de Léhi ont probablement été enregistrées dans le livre de Léhi, perdu avec les 116 pages (voir D&A 10). Néphi n’a pas la place sur ses plaques pour les réécrire toutes. Ça nous permet de faire la distinction entre 1 Néphi et 2 Néphi. Le premier était un abrégé des annales de Léhi (avec beaucoup d'ajouts personnels de Néphi). Le dernier était les propres annales de Néphi.
1 Ne 1:20 les Juifs … furent en colère contre lui … ils attentèrent aussi à sa vie
Léhi n’est qu’un des innombrables prophètes qui ont été rejetés dans Jérusalem. Ce ne fut pas différent pour le Sauveur. L'histoire juive du rejet des prophètes a incité la déclaration familière du Sauveur ‘Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu!’ (Mt 23:37; 2 Ch 36:15-16; Jé 35:15-17).
« Pour comprendre pourquoi le peuple a attenté à la vie de Léhi quand il prophétisait la destruction imminente de Jérusalem, il est peut-être nécessaire de revoir brièvement la situation historique dans le Proche Orient vers 600 avant J.C. L’histoire du Livre de Mormon commence vers 600 avant J.C., le royaume de Juda est un état vassal de Babylone et est dirigé par un roi fantoche de 21 ans, Sédécias. Les grands pouvoirs militaires et économiques du Moyen Orient à cette époque-là étaient :
1. Babylone, qui avait quelques années auparavant défait les égyptiens à la bataille de Karkemish et avait ainsi ‘gagné’ le droit de contrôler le petit royaume de Juda (le royaume du sud) qui était situé entre deux grandes puissances ;
2. L’Égypte, qui avait passé le sommet de sa puissance militaire mais avait encore une grande influence culturelle et économique ;et
3. L’Assyrie qui avait conquis le royaume d’Israël (le royaume du nord) vers 722 avant J.C. et qui attendait d’autres occasions de conquêtes.
Cependant Sédécias ne veut pas que son royaume soit sous le contrôle de Babylone et il envisage, avec certains de ses conseillers, de faire une alliance avec l’Égypte dans le but de se débarrasser du joug babylonien. Jérémie et les autres prophètes du Seigneur le mettent en garde contre une telle alliance. Mais la position des prophètes n’est pas populaire auprès des dirigeants politiques et économiques de Juda. C’est pourquoi le prophète Jérémie est persécuté et souvent jeté en prison (2 R 23-25; 2 Ch 36; Jé 26-39). Léhi, un autre prophète, est averti par le Seigneur de fuir Jérusalem pour échapper à la destruction que les prophètes vont sûrement connaître suite à l’alliance avec l’Égypte. (1 Né 1:12; 2 Né 2:1-4). » (Daniel H. Ludlow, A Companion to Your Study of the Book of Mormon, pp. 90-91)
1 Ne 1:20 les tendres miséricordes du Seigneur sont sur tous ceux qu’il a choisis
Neal A. Maxwell
« Mais voici, moi, Néphi, je vais vous montrer que les tendres miséricordes du Seigneur sont sur tous ceux qu’il a choisis à cause de leur foi, pour les rendre puissants au point même d’avoir le pouvoir de délivrance.’ (1 Né 1:20; italique ajouté)
Le Seigneur nous en apprend beaucoup sur ses ‘tendres miséricordes’. Il nous en enseigne aussi beaucoup sur ce que nous pouvons devenir, quand nous confrontons, à notre échelle, les programmes individuels de nos vies. Ses élèves les plus aptes, bien sûr, sont les hommes et les femmes de Dieu. Dans ces exemples écrits dans les annales, le Seigneur a fait preuve de beaucoup de douceur et de tendresse dans son tutorat de tels individus. Le schéma implique généralement qu'il en révèle davantage sur lui-même et sur son travail, élargissant ainsi les horizons de la personne qui est instruite. Il est également rassurant et attribue à cette personne favorisée une partie de son travail, y compris la déclaration de l'Évangile, tout en faisant des promesses spéciales. Le modèle, bien que miséricordieusement à l'échelle, est présent dans la vie de tous les vrais disciples. » (Meek and Lowly, p.115.)