1 Néphi 5

1 Néphi 5

1 Né 5:1-3 Sariah...s’était plainte aussi

Avant d’être trop prompt à juger Sariah nous devrions nous souvenir des épreuves qu’elle traverse. Alors que nous nous plaignons des réunions à 7H du matin, de la dureté des bancs et des cantiques qu’on ne connait pas bien, Sariah, elle, se plaignait de la perte de tous ses enfants, de sa maison et de ses amis. Elle n‘avait pas encore reçu son propre témoignage que le plan de son mari était en fait celui du Seigneur. Il n’est venu qu’après les paroles réconfortantes de Léhi et le retour de ses fils.

1 Né 5:8 Maintenant je sais avec certitude que le Seigneur a commandé à mon mari de fuir dans le désert

À chaque fois qu’un prophète proclame un nouveau commandement du Seigneur, ses disciples doivent décider s’ils l’acceptent ou pas. Cela peut être particulièrement difficile quand le prophète est un membre de la famille. Rappelons-nous ‘Un prophète n'est méprisé que dans sa patrie et dans sa maison.’ (Mat 13:57, italique ajouté). Les disciples qui ont la plus grande foi obtiennent leur propre témoignage et ne s’appuient plus sur le bras d’un autre. Dans l’exemple de la famille de Léhi on voit que Néphi obtient son propre témoignage de la divinité du plan de Léhi par une révélation directe (1 Né 2:16), Sam obtient le sien parce qu’il croit les paroles de Néphi (verset 17) et Sariah l’obtient avec le retour de ses fils. Laman et Lémuel, cependant, n’en ont jamais obtenu un parce qu’ils ne l’ont pas recherché. Ils n’avaient aucun désir de croire que  leur père puisse être un prophète du Seigneur. Quand nous rejetons les conseils des prophètes, c’est souvent parce que, comme Laman et Lémuel, nous ne voulons pas croire que le conseil vient du Seigneur. Par conséquent le désir de plier le genou et de s’humilier nous fait défaut.

1 Né 5:9 et ils rendirent grâces au Dieu d’Israël.

Et il n’y a rien qui offense autant Dieu ou allume autant sa colère que ceux qui ne confessent pas sa main en toutes choses et n’obéissent pas à ses commandements (D&A 59:21)

1 Né 5:10 il les sonda depuis le commencement.

Les écritures ont peu de valeur si elles ne sont pas étudiées. Elles sont utiles si elles sont « lues », mais le terme « sonder » implique quelque chose de totalement différent. « Sonder » c’est essayer de comprendre, chercher une application personnelle, comprendre le contexte historique, faire référence à d’autres sources, trouver des résolutions à des conflits et internaliser les principes. Le Seigneur n’a jamais commandé aux saints de « lire » les écritures. Il leur a toujours commandé de les « sonder » : ‘les sonder diligemment afin d’en tirer profit’ (Mos 1:7)… ‘Je vous donne le commandement de sonder diligemment ces choses ; car grandes sont les paroles d’Ésaïe.’ (3 Né 23:1). Le résultat de sonder les écritures c’est qu’on devient comme les fils de Mosiah qui ‘étaient devenus forts dans la connaissance de la vérité’ (Al 17:2).

1 Né 5:11-16 Que contenaient les plaques d’airain de Laban?

La description de Néphi est explicite. Les plaques d’airain de Laban contenaient l’histoire des Juifs depuis la création jusqu’à l’époque de Léhi. Cela incluait les prophéties de l’Ancien Testament écrites avant l’époque de Léhi. Même les prophéties de Jérémie, contemporain de Léhi, s’y trouvaient (1 Né 5:13). Presque toutes les prophéties majeures des prophètes de l’Ancien Testament y étaient. Les annales Néphites n’avaient pas les prophéties de Daniel, Ézéchiel, Michée ou Malachie. C’est suggéré par le ministère du Sauveur parmi les Néphites. À ce moment-là le Seigneur s’est assuré que les écritures les plus importantes soient incluses dans les annales Néphites. Cela lui a demandé de répéter certaines des prophéties de l'Ancien Testament qui étaient d'une grande importance doctrinale ou que les Néphites n'avaient pas. Une étude attentive de 3 Néphi démontre qu’Il a surtout cité Ésaïe, Michée et Malachie.

Les plaques d’airain représentaient un morceau de littérature bien plus vaste que notre Ancien Testament actuel. Cela ressort de la déclaration de Néphi ; la Bible d’aujourd’hui est un ensemble d’archives semblables à ce qui est gravé sur les plaques airain, sauf qu’elle n’en contient pas autant (1 Né 13:23). Les plaques d’airain contenaient, de toute évidence, une abondante littérature qui n'existe plus dans notre Ancien Testament actuel. Elles contenaient les paroles de nombreux prophètes dont le message, sans le Livre de Mormon, aurait été perdu pour le monde. Ce sont des hommes qui ont clairement enseigné qu’un Messie viendrait dans la chair pour racheter son peuple. Ces prophètes comprennent Zénock, Zénos et Néum (voir l'Index du Livre de Mormon).

1 Né 5:11 les cinq livres de Moïse

Les cinq livres de Moïse sont appelés le ‘Pentateuque’.  Le dictionnaire de la Bible en anglais indique :

« C’est un mot grec signifiant le livre quintuple ; un terme donné aux cinq livres qui sont au début de la Bible et qui contiennent la Torah ou la loi de Moïse. Le Pentateuque a été écrit par Moïse, bien qu’il soit évident qu’il ait utilisé plusieurs sources documentaires à partir desquelles il a compilé le livre de la Genèse, en plus d’une révélation divine qu’il a reçue. Il est aussi évident que des scribes et des copistes ont laissé leurs marques dans le Pentateuque tel que nous l’avons aujourd’hui ; par exemple l’explication de la mort supposée de Moïse (De 34:5-12) a sûrement été ajoutée par une main plus tardive. Mais une révélation des derniers jours confirme que Moïse est l’auteur des cinq premiers livres de la Bible. »

Les cinq premiers livres de Moïse représentent le plus important de tous les canons juifs. La Torah est la bible juive et ne contient rien de plus que les cinq premiers livres de Moïse. Le Talmud contient de nombreux autres écrits de l’Ancien Testament mais ceux-ci sont considérés comme moins importants - doctrinalement et historiquement.

1 Né 5:11-13 Comment les Amérindiens auraient-ils pu connaître des enseignements de la Bible avant l’arrivée des Espagnols?

Les plaques d’airain, obtenues de Laban, contenaient les cinq livres de Moïse (apparemment similaires aux cinq premiers livres de la Bible – le Pentateuque : la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome), les annales des Juifs depuis le début jusqu’à Sédécias et les prophéties des prophètes depuis le commencement jusqu’à Jérémie (1 Né 3:3-20, 5:11-13). Ça expliquerait pourquoi les histoires bibliques étaient connues des Amérindiens, avant même l’arrivée des pères catholiques avec leurs bibles après l’arrivée de Christophe Colomb. Les historiens ont conclu que les Amérindiens connaissaient l’histoire de la création, du déluge, etc., avant l’époque de Christophe Colomb, bien qu'ils n'aient pas été en mesure d'expliquer comment les Indiens étaient entrés en possession de cette connaissance. 

Dans le volume 4 des ‘Antiquities of Mexico’ écrit par Lord Kingsborough, ce dernier a trouvé tellement de traces d’histoires de la Bible parmi les Amérindiens qu’il en a conclu :

« Il n'est pas nécessaire de tenter ici de retracer d'autres analogies bibliques dans les traditions et la mythologie du Nouveau Monde car les coïncidences déjà mentionnées sont suffisamment fortes pour justifier la conclusion que les Indiens, à une époque antérieure à l'arrivée des Espagnols en Amérique, connaissaient une partie au moins de l'Ancien Testament.’ (London: Robert Havell, 1831 1848, p. 409.) » (Daniel Ludlow, A Companion to Your Study of the Book of Mormon, pp.98-99)

1 Né 5:14 il était descendant de Joseph

Le verset 16 montre clairement que Léhi ne savait pas de quelle tribu il était avant qu’il ne recherche sa généalogie sur les plaques d’airain. C’est dans Al 10:3, et pas avant, que nous apprenons que Léhi était descendant de Manassé, le fils de Joseph. Savoir que Léhi descendait de Joseph est crucial pour la doctrine du ‘bois de Joseph’ que l’on trouve dans Ézéchiel 37:16 et pour les prophéties de Joseph qui fut vendu en Égypte (Ge 49:22-26,  JST Ge 50:24-38).

Mais si Léhi était descendant de Manassé n’aurait-il pas dû vivre dans le « royaume d’Israël du nord » qui fut saccagé en 721 avant J.C ?

C’est une excellente question. Si les ancêtres de Léhi avaient vécu avec le reste de la tribu de Manassé, dans le royaume du nord, ils auraient subi la mise à sac par les Assyriens. Ils auraient fait partie des ‘dix tribus perdues’. Apparemment beaucoup de descendants de Manassé et d’Ephraïm résidaient à Jérusalem dans le royaume du sud qui était composé des tribus de Juda et de Benjamin. 1 Ch 9:3 indique ‘À Jérusalem habitaient des fils de Juda, des fils de Benjamin, et des fils d'Ephraïm et de Manassé’ (italique ajouté). Toutes ces personnes, qu’elles soient de Benjamin, d’Éphraïm ou de Manassé faisaient partie du royaume de Juda et se considéraient donc comme Juifs. C’est pourquoi Léhi était un juif de la tribu de Manassé.

1 Né 5:15 Et ils furent aussi conduits hors de captivité

Néphi voit une similitude entre le Seigneur qui délivre les enfants d’Israël de la captivité des Égyptiens et le Seigneur qui préserve sa famille en les faisant sortir de Jérusalem avant sa destruction.

1 Né 5:19 ces plaques d’airain ne périraient jamais ; et elles ne seraient plus jamais ternies par le temps

Cette prophétie a été accomplie dans le sens où la Bible a été prêchée parmi tous les peuples de la terre. L’Ancien Testament n’a jamais été perdu pour l’humanité. Cependant la version de Léhi, prise des plaques d’airain, était plus complète que notre Ancien Testament actuel et il nous a été dit que les parties perdues de l’Ancien Testament doivent encore être révélées.

Bruce R. McConkie

« À cet égard, souvenons-nous  que les plaques d’airain que Néphi a emportées de Jérusalem contenaient, pour la même période de temps, plus d’informations que notre Ancien Testament actuel. Bien sûr ces choses reviendront en temps voulu dans le cadre du rétablissement de toutes choses. En fait Léhi a prophétisé que ‘ces plaques d’airain iraient à toutes les nations, tribus, langues et peuples qui étaient de sa postérité. C’est pourquoi, dit-il, ces plaques d’airain ne périraient jamais ; et elles ne seraient plus jamais ternies par le temps’. »  (1 Né 5:18-19) (Bruce R. McConkie, The Millennial Messiah: The Second Coming of the Son of Man, p. 113.)

Orson Pratt

« Ces plaques d’airain contenaient les prophéties de tous les saints prophètes depuis le commencement, soit depuis Adam; par conséquent elles ont dû contenir les prophéties d’Énoch, d’Adam, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob et de Joseph en Égypte. Ces plaques contenaient aussi les prophéties d’Ésaïe et de beaucoup d’autres saints prophètes.

En dépit du fait que l’airain soit un alliage métallique capable de se dissoudre et de s’émietter en quelques années, il y a eu là un miracle sur ces plaques d’airain. Le prophète a dit que ces plaques d’airain ne seraient pas ternies par le temps, que Dieu les préserverait jusqu’à la dernière génération. Dans quel but ? Afin qu’elles puissent revenir et que leurs écrits soient traduits par l’urim et le thummim, que son contenu soit déclaré à toute nation, tribu, langue et peuple, qui étaient les descendants de Léhi sur la surface de ce continent, depuis les régions gelées du nord jusqu'aux extrémités les plus extrêmes de l'Amérique du Sud. Afin que toutes ces nations arrivent à la connaissance des choses contenues sur ces plaques d’airain. » (Journal of Discourses,16: 55)