1 Néphi 2

1 Néphi 2

1 Né 2:1-2 parce que tu as été fidèle

Ici le Seigneur reconnait les sacrifices que Léhi a faits pour prêcher l’évangile aux habitants de Jérusalem. Notez que ce n’est qu’après que Léhi ait été fidèle à prêcher la parole que le Seigneur lui donne le commandement de prendre sa famille et de quitter Jérusalem (les préservant ainsi). La bénédiction ne vient qu’après le sacrifice, tout comme le témoignage ne vient qu’après l’épreuve de la foi (Ét 12:6).

1 Né 2:4 il partit dans le désert

La chronologie du Livre de Mormon, jusqu’à la venue du Christ, est entièrement basée sur cet événement qui est situé, par les prophètes du Livre de Mormon, vers 600 avant la venue du Messie dans la chair.

1 Né 2:4 il quitta sa maison, et le pays de son héritage, et son or, et son argent, et ses choses précieuses

Ce verset suggère la grande richesse de Léhi. Quand les Babyloniens ont mis à sac Jérusalem, ils ont spécifiquement détruit ou emmené en captivité les riches et les princes. ‘Il (Nébucadnetsar) emmena en captivité tout Jérusalem, tous les chefs et tous les hommes vaillants, au nombre de dix mille exilés, avec tous les charpentiers et les serruriers: il ne resta que le peuple pauvre du pays’ (2 R 24:14). Même si beaucoup de riches ont été préservés et emmenés captifs, il a été révélé à Léhi que ‘si nous étions restés à Jérusalem, nous aurions péri aussi’ (2 Né 1:4).

Il n’y a pas d’indication montrant que Léhi, Sariah ou Néphi aient eu des difficultés à laisser les richesses du monde derrière eux. Hugh Nibley indique :

« Qu'un riche citoyen de Jérusalem doive quitter la terre de son héritage à tout moment et sans incitation plus substantielle qu'un rêve peut paraître à première vue hautement improbable, c'est le moins que l'on puisse dire. Pourtant Léhi avait longuement et anxieusement réfléchi au sort de Jérusalem, priant 'de tout son cœur, en faveur de son peuple’ (1 Né 1:5) et quand le rêve s’est réalisé il était prêt. » (Lehi in the Desert and the World of the Jaredites, p. 52)

Le concept de quitter leur maison et leurs richesses a dérangé Laman et Lémuel comme écrit dans le verset 11.

1 Né 2:5 Les régions frontières près du rivage de la mer Rouge et la signification des noms Sariah, Laman, Lémuel et Sam.

« Les régions frontières près du rivage de la mer Rouge. Beaucoup sont allés au bout du golfe d’Aqaba, le bras oriental de la mer Rouge, qui est séparé du bras occidental par la péninsule du Sinaï, là où les enfants d’Israël ont erré pendant quarante ans. Anciennement une route romaine reliait Aqaba à Suez et au Caire. Pendant le règne mahométan c’était une étape importante pour les pèlerins en route pour la Mecque, la ville sainte de l’Islam.

Sariah. La femme de Léhi. Ce nom est dérivé du babylonien ‘Sarratu’ qui, dans la ville d’Ur, où Abraham a vécu, était le titre d’une divinité, l’épouse du dieu de la lune. Dans la langue d’Abraham, ‘Sarratu’ est devenu ‘Sarai’ (Ge 11:28) Plus tard quand le Seigneur a fait alliance avec le Patriarche et a transformé son nom ‘Abram’ en ‘Abraham’, le nom de sa femme a été changé de ‘Sarai’ en ‘Sarah’ (Ge 17:15). Ce nom veut dire ‘princesse’. Dans le Livre de Mormon la forme est un peu différente.  J'avance l'idée que 'Sariah' est une abréviation de 'Sarah-Jah', et cela signifie 'Princesse du Seigneur' (Jéhovah)…

..Lémuel. Le second fils de Léhi, probablement nommé d’après le Lémuel cité dans Proverbes 31:1,4 qui est supposé être Salomon, le roi. Le nom veut dire ‘Godward’ ou ‘Dieu est brillant’.

Sam. Le troisième fils de Léhi. Ce nom est égyptien. « C’était le nom distinctif de l’un des plus hauts ordres du sacerdoce. Le grand Ramsès, lui-même, appartenait à l’ordre de Sam. » (George Reynolds) (Reynolds and Sjodahl, Commentary on the Book of Mormon, vol. 1, p. 25-26)

Laman. Le premier fils de Léhi. Ce nom n’apparait nulle part dans la Bible. De toute évidence, il est très similaire au nom biblique de Laban mais sa signification n’est pas claire. Hugh Nibley a écrit :

« Le seul exemple du nom de Laman que l’on trouve quelque part, à la connaissance de l’auteur, est son at­tribution à un antique Mukam, ou lieu sacré, en Palestine. La plupart de ces Mukams sont de date inconnue, et beaucoup d’entre eux datent de la  préhistoire. En Israël, seule la tribu de Manassé en construisait. C'est une coïncidence frappante que Conder vit dans le nom Leimun, comme il le rend (les voyelles doivent être ajoutées en devinant), une corruption possible du nom Lémuel, mettant ainsi ces deux noms, si étroitement associés dans le Livre de Mormon, dans le rapport le plus intime possible, et ce, dans le seul cas où apparait le nom de Laman. » (Hugh Nibley, Lehi in the Desert and the World of the Jaredites, p. 45)

Nibley continue en expliquant que Laman et Lémuel sont des noms arabes et que Néphi et Sam sont des noms égyptiens (voir p. 46).

1 Né 2:7 Quelle prêtrise Léhi détenait-il quand il a construit un autel de pierres et a fait une offrande?

Léhi a été élevé dans la tradition de la loi de Moïse. Il n’y a pas de raison de penser que son sacrifice fut autre que celui d’un animal. Le Livre de Mormon décrit rarement la pratique de sacrifices d’animaux. Mosiah 2:3 indique ‘Et ils prirent aussi certains des premiers-nés de leurs troupeaux, afin d’offrir des sacrifices et des holocaustes, selon la loi de Moïse’. Bien qu’il en soit peu parlé le sacrifice devait être une partie importante du culte des Néphites, surtout dans les temples qu’ils ont construits. La bénédiction promise par le Seigneur et liée au respect de cette pratique se trouve dans Exode 20:24 ‘… je viendrai à toi, et je te bénirai.’

Ensuite ceux qui, à l’époque de Léhi, offraient des sacrifices dans le temple de Salomon détenaient la prêtrise d’Aaron. Pour avoir cette prêtrise, la prêtrise d’Aaron ou prêtrise lévitique, il fallait être un descendant d’Aaron. En tant que descendant de Manassé Léhi ne pouvait pas avoir reçu la prêtrise d’Aaron.  Il devait alors détenir la prêtrise de Melchisédech. Cependant, comme pour le prophète Élie aucune trace n’indique comment il l’a reçue. Alma suggère que ces prophètes l’ont reçue de Dieu grâce à leur foi. ‘Et voici de quelle manière ils étaient ordonnés : Ils étaient appelés et préparés dès la fondation du monde, selon la prescience de Dieu, à cause de leur foi extrême de leurs bonnes œuvres ; ils étaient laissés libres, dès le départ, de choisir le bien ou le mal ; et ayant alors choisi le bien et exerçant une foi extrêmement grande, ils sont appelés d’un saint appel, oui, de ce saint appel qui fut préparé avec, et selon, une rédemption préparatoire pour de telles personnes.’ (Al 13:3, italique ajouté). Alma dit clairement que les Néphites détenaient la prêtrise de Melchisédech avant la venue du Christ. ‘… Alma …  se limita entièrement à la haute prêtrise du saint ordre de Dieu...’ (Al 4:20, voir aussi Al 13:1-19).

1 Né 2:8-13 La personnalité de Laman et de Lémuel         

Néphi raconte l’inquiétude de Léhi pour ses deux fils aînés. Néphi dit aussi pourquoi ils murmuraient ‘Et c’est ainsi que Laman et Lémuel, les aînés, murmuraient contre leur père. Et ils murmuraient parce qu’ils ne connaissaient pas la manière d’agir du Dieu qui les avait créés.  Ils ne croyaient pas non plus que Jérusalem, cette grande ville, pouvait être détruite, …’ (Versets 12-13). S’ils avaient connu la manière d’agir de leur créateur ils se seraient rappelé le déluge, la tour de Babel, Sodome et Gomorrhe, les relations du Seigneur avec l’Égypte à l’époque de Moïse et la destruction du royaume du nord par les Assyriens. Ils auraient reconnu le schéma par lequel le Seigneur préserve les justes et détruit les méchants quand ils sont pleinement mûrs pour la destruction. Ils auraient vu les similarités entre les relations du Seigneur avec les Justes dans ce genre de situation et le commandement du Seigneur à Léhi de quitter Jérusalem avant sa destruction.

Le fait que Laman et Lémuel croyaient que Jérusalem était une ville bien trop grande pour être détruite montre qu’ils avaient la vue courte. Quand Sédécias est devenu roi, Jérusalem avait déjà commencé à perdre de sa force et de son indépendance. Dans les trente années qui ont précédé le départ de Léhi :

1)       les rois de Juda avaient été contrôlés par Pharaon Néco, roi d'Egypte,

2)       les Juifs avaient rendu hommage aux Égyptiens,

3)       Joachaz, roi de Juda, avait été emprisonné par Pharaon Néco,

4)       quand Jojakim était roi, le Seigneur avait envoyé des armées de Babyloniens, de Syriens, de Moabites et d'Ammonites contre la ville de Jérusalem pour la saccager et la détruire partiellement,

5)       les Babyloniens avaient déjà établi une supériorité politique sur les Juifs puisque c'était Nébucadnetsar lui-même qui avait fait Sédécias roi de Jérusalem (voir 2 R 23-25).

C’est la rébellion de Sédécias, dans la neuvième année de son règne, envers Nébucadnetsar qui a amené la destruction finale de Jérusalem, pourtant une étude politique de l’époque de Léhi montre clairement que Jérusalem était tout sauf invincible.

Non seulement Laman et Lémuel étaient spirituellement et politiquement myopes, mais leur méchanceté était telle qu’ils avaient le goût du meurtre au cœur. Ils ont pensé tuer Léhi puis Néphi plus tard. Leur souci était toujours matériel. Reynolds et Sjodahl ont écrit :

« Notons les caractéristiques des fils rebelles. Leur entêtement (ils avaient le cou roide, verset 11) ; leur amour de l’argent (ils regrettaient leurs richesses abandonnées, verset 11) ; ils manquaient de foi (ils étaient sûrs de périr dans le désert, verset 11) ; leur ignorance (ils ne connaissaient pas la manière d’agir de Dieu, verset 12) et ils rejetaient Sa parole en rejetant les prophètes (verset 13) ; et finalement, leur faiblesse en présence des manifestations de l’Esprit du Seigneur (verset 14). » (Reynolds and Sjodahl, Commentary on the Book of Mormon, vol. 1, p. 27)

1 Né 2:11 Or, il disait cela à cause de la roideur de cou de Laman et de Lémuel

« Le cou symbolise l’esprit et l’attitude de nations et d’hommes, dénotant en général l’endurcissement et la dureté (2 Né 6:10; Pr 29:1). Les hommes ayant un cou comme une barre de fer (1 Né 20:4) ou un cou raide (2 Né 25:12 ; 1 Né 2:11) sont ceux qui sont incapables de voir sur le côté les soucis de leurs voisins ou de lever le regard vers  leur créateur. » (Joseph Fielding McConkie et Donald W. Parry, A Guide to Scriptural Symbols, "Neck")

1 Né 2:12 ils murmuraient parce qu’ils ne connaissaient pas la manière d’agir du Dieu qui les avait créés

Neal A. Maxwell

« Murmurer, au lieu de se réjouir, semble venir si naturellement à l’homme naturel. Cela traverse le spectre des plaintes. Nous avons besoin de pain. Nous avons besoin  d’eau. (Voir No 21:5). Les renforts militaires nécessaires n’arrivent pas (Al 60).’ Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte?’ (No 11:20). ‘ Pourquoi avons-nous quitté Jérusalem ?’ (1 Né 2:11). Nous murmurons encore et encore et il est significatif que cela se concentre presque toujours sur nos frustrations tactiques. Comme Laman et Lémuel, parfois nous échouons à voir la façon de faire de notre Dieu dans notre vie et à notre époque. (Voir aussi 1 Né 17:22).

Trop parmi nous semblent s’attendre à ce que la vie s’écoule toujours en douceur, avec une suite ininterrompue de feux verts et de places de parkings libres juste devant notre destination.

Dans son extrême, le désespoir non seulement réfléchit le mécontentement immédiat mais aussi comporte des sentiments profondément ambivalents et/ou confus sur la nature de la vie : ‘… leur tristesse ne les portait pas au repentir, à cause de la bonté de Dieu ; mais c’était plutôt la tristesse des damnés, parce que le Seigneur n’allait plus leur permettre de trouver du bonheur dans le péché’ (Mro 2:13-14)

En sachant que les choses éternelles et ultimes sont fermement en place, ne peut-on pas mieux supporter les situations irritantes comme un planning de voyage perturbé? D’ailleurs comment peut-il pleuvoir sur les justes et les injustes sans que parfois il ne pleuve sur nos parades personnelles ? (Mt 5:45).

Savoir qui nous sommes nous aide sûrement, ainsi que de connaître la  ‘manière d’agir’ de Dieu avec ses enfants. » (1 Né 2:12 ; 17:22). » (One More Strain of Praise, p. 26.)

Neal A. Maxwell

« ’Bien’ endurer veut dire passer le point de cassure sans se casser, ne pas être amer quand on a des raisons de l’être (d’après la façon dont les hommes mesurent les raisons). ‘Bien’ endurer veut dire que le disciple, au cœur même de ses difficultés, évite, comme Job l’a fait avec sagesse, d’en rendre Dieu responsable. Les ‘murmures’ si souvent mentionnés dans le Livre de Mormon sont liés aux sentiments que nous pouvons parfois avoir lorsque nous ne mettons pas vraiment en doute l'existence de Dieu, mais plutôt son équité, et nous commençons à tort à devenir exigeant à son égard (Hél 16:17-20). Murmurer n’a pas forcément qu’une seule cause mais un manque de perspective est suggéré : ‘Et ils murmuraient parce qu’ils ne connaissaient pas la manière d’agir du Dieu qui les avait créés’ (1 Né 2:12). Un temps éclairé viendra où ceux qui ont murmuré apprendront la doctrine (És 29:24), suggérant que cette incapacité conceptuelle peut nous amener à  murmurer et à nous plaindre. » (A Time to Choose, p. 42)

Marvin J. Ashton

« Soyez libre de toute critique et de tout murmure. Élevez par vos paroles et vos conversations en même temps que vous soutenez. Murmurer et critiquer mènent à l’inactivité et à l’apostasie. Ne vous laissez pas aller au luxe dangereux de la critique et des murmures. Quand je pense à ceux qui sont prompts à critiquer, je pense à Laman et Lémuel. ‘Et c’est ainsi que Laman et Lémuel, les aînés, murmuraient contre leur père. Et ils murmuraient parce qu’ils ne connaissaient pas la manière d’agir du Dieu qui les avait créés.’ (1 Né 2:12) Murmurer est souvent un signe extérieur de désobéissance. » (Ye Are My Friends, p. 3 - 4.)

1 Né 2:14 leur corps tremblât devant lui.

Laman et Lémuel ont eu beaucoup de signes du pouvoir de l’Esprit. Celui-ci est le premier sur la liste. Plus tard :

1)             ils ont vu un ange du Seigneur, (1 Né 3:29)

2)             ils ont été confondus par Néphi quand celui-ci fut rempli de l’Esprit, (1 Né 17:52-54)

3)             ils ont été guidés sur les eaux par le liahona,

4)             ils ont reçu un témoignage que le liahona ne fonctionnait que s’ils étaient justes. (1 Né 18:12-22)

Malgré tout ils ont continué à se rebeller contre la vérité.

1 Né 2:15 Et mon père demeurait sous une tente.

C’est le plus court verset du Livre de Mormon. Il semble apporter peu d’informations. Pourtant Hugh Nibley a écrit:

« Les rédacteurs du Livre de Mormon ont donné un verset entier à la déclaration laconique de Néphi: ‘Et mon père demeurait sous une tente.’ (1 Né 2:15), et à juste titre, puisque Néphi lui-même trouve le fait très significatif et se réfère constamment à la tente de son père comme le centre de son univers. Pour un Arabe ‘mon père demeurait sous une tente’ veut tout dire. ‘Les habitants actuels de la Palestine’ écrit Canaan ‘ sont, comme leurs ancêtres de deux classes : les habitants des villes et des villages, et les Bédouins [qui habitent sous des tentes]. Comme la vie et les habitudes d'une classe diffèrent de l’une à l'autre, leurs habitations diffèrent aussi. Les maisons des villages sont construites en matériaux durables. . . . d'autre part, les habitations bédouines, les tentes, sont plus adaptées à la vie nomade…’

Ainsi, en annonçant que son ‘père demeurait sous une tente’, Néphi fait remarquer qu'il avait assumé le mode de vie du désert, comme il le devait forcément pour son voyage ; n'importe quel oriental apprécierait la signification et l'importance de cette déclaration, qui pour nous semble presque triviale. Si Néphi semble penser que la tente de son père est la plaque tournante de tout, il exprime simplement l'opinion de tout bédouin normal, à qui la tente du cheikh est le centre de l'existence. »(Lehi in the Desert and the World of the Jaredites, pp. 57-58)

1 Né 2:16 ayant aussi le grand désir de connaître les mystères de Dieu

L'importance du désir de Néphi ne peut pas être sous-estimée. Dans ses suppliques au Seigneur Néphi a réussi grâce à sa grande foi (verset 19) et de son grand désir. Car le Seigneur accorde aux hommes selon leur désir (Al 29:4). L'autre leçon importante de ce verset est que Néphi n'a pas suivi son père avec une foi aveugle. Il a demandé l’aide du Seigneur et il était nécessaire que son cœur soit adouci. Ainsi il a reçu son propre témoignage qui l’a aidé à ne pas se rebeller comme ses frères. Dans nos moments de révolte nous devrions suivre l’exemple de Néphi et demander au Seigneur d’adoucir notre cœur.

1 Né 2:16 je criai au Seigneur; et voici, il me visita et adoucit mon cœur

Tous les grands auteurs du Livre de Mormon ont été appelés dans leur jeunesse. Dans ce verset Néphi indique qu'il a reçu une visite personnelle de Jéhovah. Cette grande bénédiction a aussi été accordée à Jacob, à Mormon et probablement à Moroni. Léhi dit de Jacob ‘Et dans ta jeunesse tu as vu sa gloire. C’est pourquoi, tu es béni tout comme ceux auprès desquels il exercera le ministère dans la chair...’ (2 Né 2:4). Mormon a déclaré ‘Et moi, ayant quinze ans ... je fus visité par le Seigneur, et goûtai et connus la bonté de Jésus’ (Mrm 1 :15, voir aussi Mro 8:2). À cet égard les auteurs du Livre de Mormon étaient comme le traducteur Joseph Smith qui ‘goûta et connut la bonté de Jésus’ à l’âge de 14 ans.

M. Russell Ballard

« Les visions font toute la différence dans le monde. Pourquoi la réaction de Néphi, à la volonté de son père de suivre la direction du Seigneur et de mener sa famille dans le désert, est-elle si différente de celle de ses frères aînés, Laman et Lémuel? Serait-ce parce Néphi s’est adressé au Seigneur en privé et lui a demandé son propre témoignage ou sa propre vision sur la directive du Seigneur à son père? ‘Et il arriva que moi, Néphi, étant extrêmement jeune, étant néanmoins d’une haute stature, et ayant aussi le grand désir de connaître les mystères de Dieu, c’est pourquoi, je criai au Seigneur ; et voici, il me visita et adoucit mon cœur, de sorte que je crus toutes les paroles qui avaient été dites par mon père ; c’est pourquoi je ne me rebellai pas contre lui comme mes frères. (1 Né 2 :16). Néphi a recherché ses propres visions et le résultat fut que son cœur en fut adouci. Il avait une vue plus claire de l'endroit où sa famille se dirigeait, et il a pu s'engager à suivre le Seigneur. Comme Salomon l’a déclaré ‘Quand il n'y a pas de révélation, le peuple est sans frein…’ (Pr 29:18). » (Counseling with Our Councils: Learning to Minister Together in the Church and in the Family, p. 23.)

1 Né 2:20-21 Et si vous gardez mes commandements, vous prospérerez…

Néphi a reçu la promesse, indiquée dans les versets 20 et 21, grâce à sa foi, sa diligence et son humilité (verset 19). Elle représente une devise, une promesse et une responsabilité pour les Néphites. Elle est la grande loi par laquelle les nations Néphites ont prospéré ou ont été détruites. Cette loi est si importante qu’elle est répétée au moins 10 fois dans le Livre de Mormon (1 Né 2:20, 2 Né 1:20, 2 Né 4:4, Jm 1:9, Mos 2:31, Al 9:13, 36:1, 37:13, 38:1). Cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui.

Spencer W. Kimball

« Cette Amérique n’est pas un pays ordinaire. C’est une terre de choix ‘une terre préférable à toutes les autres terres’ (1 Né 2:20). Elle a un passé tragique et sanglant mais un avenir glorieux et paisible si ses habitants apprennent vraiment à servir leur Dieu. Elle fut consacrée comme terre promise pour les peuples de l’Amérique, à qui Dieu a donné certaines promesses :

‘ce sera pour eux une terre de liberté  …’ (2 Né 1:7)

ils ne seront jamais réduits en captivité… ’ (2 Né 1:7)

‘il n’y aura personne pour les molester …’ (2 Né 1:9)

‘une terre de promission … ‘ (1 Né 2:20)

sera libre …  de toutes les autres nations sous le ciel …’ (Ét 2:12).

‘aucun ennemi ne viendra dans ce pays‘

‘sera libre de la servitude, et de la captivité … ‘ (Ét 2:12)

‘il n’y aura pas, dans le pays, de rois qui seront suscités pour les Gentils… ‘ (2 Né 10:11)

‘je fortifierai ce pays contre toutes les autres nations. … ‘ (2 Né 10:12)

‘Et celui qui combat Sion périra … ‘ (2 Né 10:13)

Mais ces promesses, aussi glorieuses et désirables soient-elles, ne peuvent arriver que si ‘…elle sert le Dieu du pays, qui est Jésus-Christ … ‘ (Ét 2:12). Il n’y a qu’une seule façon. Ce remède infaillible est simplement la justice, l'obéissance, la piété, l'honneur et l'intégrité. Il n’y a pas d’autre remède. Les montagnes d'armes et de munitions ne garantissent pas la sécurité, car les ennemis peuvent également construire des fortifications, des missiles et des abris anti-bombes. Si seulement nous voulions bien croire les prophètes ! Car ils ont averti que ‘ils ne seront jamais réduits en captivité ; s’ils le sont, ce sera pour cause d’iniquité ; car si l’iniquité abonde, la terre sera maudite pour eux’ (2 Né 1:7). » (Conference Report, Oct. 1961, pp. 30-31 tiré de Latter-day Commentary on the Book of Mormon compilé par K. Douglas Bassett)

 

1 Né 2:24 ils seront un fléau pour ta postérité, pour l’aiguillonner sur la voie du souvenir.

Hugh Nibley

« Il y a une chose que le lecteur du Livre de Mormon ne doit jamais oublier c’est que les Néphites vivaient dans un monde polarisé, dans lequel ils étaient continuellement engagés dans une guerre chaude ou froide avec les Lamanites. Leur problème de base était celui de la survie ; la sécurité était une obsession pour eux… les Néphites avaient, selon les standards humains, beaucoup de raisons de se faire du souci. Mais depuis le début ils avaient reçu la pleine assurance que Dieu avait délibérément arrangé les choses de cette façon, et qu’ils n’avaient absolument rien à craindre tant qu’ils se comportaient bien. Dieu voulait que les Néphites aient des Lamanites hostiles sur le dos : ‘je les maudirai, oui, d’une grande malédiction, et ils n’auront aucun pouvoir sur ta postérité, sauf si elle se rebelle aussi contre moi. Et si elle se rebelle contre moi, ils seront un fléau pour ta postérité, pour l’aiguillonner sur la voie du souvenir.’ (1 Né 2:23-24).

C’était donc, après tout, une bénédiction pour les Néphites d’avoir les Lamanites à leur porte ‘pour [les] aiguillonner sur la voie du souvenir.’- ‘Heureux l'homme que Dieu châtie!’ (Job 5:17). Peu importe à quel point les Lamanites pouvaient être méchants, féroces et dépravés (et ils l’étaient !), peu importe qu’ils étaient beaucoup plus nombreux que les Néphites, qu’ils étaient de tous côtés, peu importaient leur espionnage, intrigues et infiltration insidieux, leurs complots diaboliques, leurs menaces sanglantes, leurs formidables préparatifs pour la guerre tous azimuts, ils n’étaient pas le problème des Néphites. Ils n’étaient là que pour rappeler aux Néphites leur vrai problème, qui était de marcher en droiture devant le Seigneur. » (Since Cumorah, 2nd ed., pp. 338-9.)