1 Néphi 4

1 Néphi 4

1 Né 4:1 il est plus puissant que toute la terre ; pourquoi ne serait-il pas plus puissant que Laban et ses cinquante, oui, ou même que ses dizaines de milliers 

Quand on est en infériorité numérique dans la cause de la vérité il est bon de se souvenir que le Seigneur protège ses serviteurs contre les armées du monde; comme on le voit dans l’histoire suivante : Élisée avait donné des conseils militaires au roi d’Israël pour aider les Israélites à éviter l’armée syrienne. Quand le roi de Syrie a appris que les interventions divines par Élisée dévoilaient leurs positions militaires il a envoyé toute son armée pour s’emparer d’Elisée.

‘…et voici, une troupe [de Syriens] entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Et le serviteur dit à l'homme de Dieu [Élisée] : Ah! Mon seigneur, comment ferons-nous?

Il répondit: Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux.

Élisée pria, et dit: Éternel, ouvre ses yeux, pour qu'il voie. Et l'Éternel ouvrit les yeux du serviteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d'Élisée.

Les Syriens descendirent vers Élisée. Il adressa alors cette prière à l'Éternel: Daigne frapper d'aveuglement cette nation! Et l'Éternel les frappa d'aveuglement, selon la parole d'Élisée.’ (2 R 6:8-18)

Avec l’aide du Seigneur Élisée et son serviteur ont vaincu toute une armée syrienne.   C’était le même genre de foi qu’avait Néphi. Son message à ses frères infidèles était, en fait  ‘Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux’

Heber J. Grant

« C’est ce genre de foi qu’il faut avoir. Soyons fidèles à garder les commandements de Dieu et nous saurons alors que nous pouvons gagner la bataille, même si nous avons en face un homme avec ses dizaines de milliers. Le résultat final fut que Néphi obtint les plaques. » (Conference Report, Oct. 1899, p. 129)

1 Né 4:2 soyons forts comme Moïse, car, en vérité, il a parlé aux eaux de la mer Rouge, et elles se sont séparées çà et là

En essayant de les encourager à croire dans le pouvoir du Seigneur, Néphi rappelle à ses frères le grand exode d’Égypte. L'Exode est mentionné très fréquemment dans la tradition juive. Pourquoi ? Parce que le Seigneur a montré son incroyable pouvoir d’une façon si magnifique; il a fait face au plus grand pouvoir politique sur terre à cette époque-là.

Le Seigneur l’a fait ‘afin que tous les peuples de la terre sachent que la main de l'Éternel est puissante, et afin que vous ayez toujours la crainte de l'Éternel, votre Dieu.’ (Jos 4:24) Cet événement est devenu le grand symbole du pouvoir du Dieu d’Israël. Les prophètes du Livre de Mormon s’y réfèrent dans de nombreux autres passages. Dans la Bible, il est mentionné au moins 12 fois (Du 11:4, Jos 2:10, 4:23, 24:6, Né 9:9, Ps 106:7,9,22, Ps 136:13,15, Ac 7:36, and Hé 11:29).

« Néphi n’a pas été le seul prophète dans les écritures à verser le sang de l’homme. Moïse a tué un Égyptien quand il l’a vu frapper un esclave hébreu ; quand il a regardé autour de lui et vu que personne ne l’avait vu, Moïse a tué l’Égyptien et l’a enterré dans le sable (Ex 2 :12-12). Craignant d’être pris Moïse a fui au pays de Madian… La référence de  Néphi à Moïse, alors que lui et ses frères avançaient doucement vers Jérusalem dans l’obscurité de cette nuit-là, s’est avérée plus prophétique et plus significative que Néphi a dû en avoir conscience sur le moment. Néphi a exhorté ses frères ‘… soyons forts comme Moïse … Montons : le Seigneur est capable de nous délivrer, comme il a délivré nos pères, et de faire périr Laban, comme il a fait périr les Égyptiens.’ (1 Né  4:2-3). Même si Néphi avait la destruction de l’armée égyptienne à l’esprit (il pensait qu’il rencontrerait les 50 de Laban), ce n’est pas une armée que Néphi a détruit à la fin, mais un seul homme. Néphi est devenu fort comme Moïse, suivant l'archétype qui a mis en mouvement l'Exode d'Israël d'Égypte. Malgré cela l’exécution de Laban a inexorablement scellé le sort de la famille de Léhi en tant qu’exilés du pays de Jérusalem jusqu’à ce qu’ils arrivent à leur nouvelle Terre Promise. Rétrospectivement le parallèle entre les actions de Moïse et celles de Néphi est sûrement renforcé par le fait que tous les deux ont pris part à l’exécution excusable d’un homme. » (John W. Welch, "Legal Perspectives on the Slaying of Laban," FARMS Journal of Book of Mormon Studies, vol. 1, no. 1 (Fall 1992), 139)

1 Né 4:4 jusqu’à ce que nous fussions arrivés en dehors des murailles de Jérusalem

Emma Hale Smith

« Quand mon mari a traduit le Livre de Mormon, j'en ai écrit une partie, il dictait chaque phrase, mot pour mot; quand il arrivait sur un nom propre qu’il ne savait pas prononcer, ou bien des mots longs, il les épelait. Et pendant que je les écrivais, si jamais je faisais une faute d’orthographe, il m’arrêtait et corrigeait mon erreur, alors que c’était impossible pour lui de voir comment je les écrivais  à ce moment-là.

Même le mot Sarah [Sariah], il n’a pas pu le prononcer au début mais il a dû l’épeler et ensuite je l’ai  prononcé pour lui. Quand il s’arrêtait pour quelque raison que ce soit, à tout moment quand il reprenait c’était exactement là où il s’était arrêté, sans hésitation.

Une fois, alors qu’il traduisait, il s’est arrêté brusquement, pâle comme un linge et a dit ‘ Emma, y avait-il des murs autour de Jérusalem ?’

Quand j’ai répondu ‘ oui ’ il a répliqué ‘ Ouf ! J’avais peur d’avoir été trompé.’

Sa connaissance en histoire était tellement limitée à cette époque-là qu’il ne savait même pas que Jérusalem était entourée d’une muraille. » (Hyrum and Helen Andrus, Personal Glimpses of the Prophet Joseph Smith, [American Fork, UT: Covenant Communications, 2009] pp. 28-29)

1 Né 4:6 j’étais conduit par l’Esprit

Néphi n’avait aucune idée de la façon dont il allait obtenir les plaques. Il savait juste que le Seigneur allait l’aider à faire ce qu’il lui avait commandé. C’est la vraie foi: mettre toute sa confiance dans le Seigneur.

 Harold B. Lee

« Plus que jamais je comprends ce qu’a ressenti le prophète Néphi quand son père, Léhi, lui a confié la tâche presque insurmontable de récupérer les plaques d’airain… Il m’arrive souvent, comme Néphi autrefois, de devoir être ‘ conduit par l’Esprit, ne sachant pas d’avance ce que [vais] faire’. Oui, même si la nuit est sombre je ne demande pas à voir au loin, un pas à la fois me suffit. » (Conference Report, Apr. 1970, pp.125-126 tiré de Latter-day Commentary on the Book of Mormon compilé par K. Douglas Bassett, p. 16)

Harold B. Lee

« Marchez jusqu’au bout de la lumière, et peut-être quelque pas dans les ténèbres, et vous verrez que la lumière apparaitra et avancera devant vous. » (Lucille C. Tate, Boyd K. Packer: A Watchman on the Tower, p.138)

1 Né 4:9 je vis son épée

L’épée de Laban est devenue un symbole du pouvoir du Seigneur dans la préservation des justes. Elle était faite de bons matériaux et a été utilisée plus tard par Néphi comme modèle pour en fabriquer d’autres pour son peuple (2 Né 5:14). Elle a été préservée par les Néphites et a été transmise, de génération en génération, avec les plaques jusqu’à l’époque de Moroni. D&A 17:1 révèle la promesse que les trois témoins du Livre de Mormon auraient le privilège de voir l’épée de Laban. Cette promesse a été accomplie, comme l’atteste le témoignage de David Whitmer (voir les commentaires sur le témoignage des trois témoins).

« Vers 600 avant J.C., à Jérusalem, le puissant Laban a été tué, de sa propre épée, par le jeune Néphi. Ensuite Néphi a emporté cette épée, avec la famille de son père Léhi, à travers l’océan jusqu’en Amérique. L’épée a été révérée dans l’histoire néphite et a  été conservée jusqu’au 19ème siècle, ce qui indique la qualité de la lame… Néphi a  ‘pris l’épée de Laban et, d’après son modèle, je fis beaucoup d’épées …’ (2 Né 5:14) L’épée n’est ensuite mentionnée que trois fois par les Néphites ce qui suggère que non seulement cette arme était bien connue mais qu’elle était aussi unique, maniée par les rois, et qu’aucune arme comparable n’était détenue par les autres. Dans ce sens, l’épée faisait strictement partie des attributs royaux et n’était utilisée ou manipulée par personne d’autre que les rois.

Brandie par les rois et les dirigeants Néphites, le peuple voyait l’épée de Laban comme un symbole religieux et un signe de la royauté et du pouvoir des dirigeants… Les rares références à l'épée de Laban dans le Livre de Mormon sont toutes associées d'une certaine manière à la victoire.

L’épée de Laban a été préservée à travers les siècles, ainsi que les plaques, l’urim et le thummim, le Liahona; ces objets formaient une collection de reliques sacrées. Ces outils sacrés ont été transmis par les dirigeants tout au long de l'histoire du Livre de Mormon. De tous ‘ces trésors nationaux qu’il était requis, autrefois, d’un vrai roi de détenir’, l’épée de Laban était un symbole de pouvoir et de domination. Quand le roi Benjamin ‘donna la charge de toutes les affaires du royaume’ à son fils Mosiah vers 130 avant J.C., il a aussi légué les reliques sacrées, y compris l’épée de Laban (Mos 1:15-16).» (Brett L. Holbrook, "The Sword of Laban as a Symbol of Divine Authority and Kingship," FARMS Journal of Book of Mormon Studies, vol. 2, no. 1 (Spring 1993), 53-4.)

1 Né 4:9 sa lame était de l’acier le plus précieux

« Il vaut la peine de noter… que de nombreux critiques du Livre de Mormon ont cité ce passage pour prouver le manque d’authenticité du livre. ‘L’acier n’était pas connu à l’époque’ disent-ils. Pourtant aujourd’hui il devient de plus en plus évident que la pratique de l’aciérage du fer par une cémentation délibérée était bien connue du Proche Orient d’où est issue la colonie de Léhi. ‘Il semble évident que dès le début du 10ème siècle avant J.C. les forgerons aciéraient le fer.’

Il a été trouvé sur le mont Adir, dans le nord d’Israël, une quantité de morceaux de fer avec des poteries du 12ème siècle. On a hésité à prendre un échantillon de ce fer pour l’analyser mais il a été possible de tester la dureté de la pointe. Une moyenne de 38 sur l’échelle ‘C’ de Rockwell a été mesurée. C’est une caractéristique de l'acier trempé moderne. » (Matthew Roper, FARMS: Review of Books, vol. 9, no 1, 1997)

1 Né 4:10 je fus contraint par l’Esprit de tuer Laban

Néphi montre une spiritualité incroyable pour son âge. Il est capable de discerner entre ses propres émotions et les sentiments du Saint Esprit.  Il avait dû sûrement être en colère contre Laban pour la façon dont il les avait traités, lui et ses frères, lors de leur dernière rencontre, mais sa colère n’est pas entrée en ligne de compte dans le processus de décision.

Néphi doit choisir à quel commandement du Seigneur il va obéir. On lui avait enseigné à ne pas tuer mais l’Esprit le poussait à prendre la vie de Laban. Il devait faire le choix entre deux commandements apparemment contradictoires. Heureusement, ce genre de casse-tête spirituel est rare. Adam a été placé dans une situation similaire dans le jardin après qu'Ève ait pris du fruit défendu. Il ne pouvait pas ‘multiplier et remplir la terre’ et en même temps ‘ne pas prendre du fruit’. Dans ces conflits spirituels rares on devrait suivre l’exemple de Néphi et d’Adam et prendre la meilleure des deux options, ‘étant conduit par l’Esprit’ (verset 6).

1 Né 4:10 je reculais et souhaitais ne pas devoir le tuer

Jeffrey Holland

« Un test amer? Une envie de se dérober? Ça vous semble familier? Nous ne savons pas pourquoi ces plaques ne pouvaient pas être obtenues autrement; elles auraient pu être laissées accidentellement chez un polisseur, une nuit, ou peut-être tomber de l'arrière du chariot de Laban un jour de sabbat en rentrant à la maison. D'ailleurs, pourquoi Néphi n'a-t-il pas tout simplement laissé cette histoire en dehors du livre?... Il n'est pas prévu que Néphi ou nous soyons épargnés du récit de cette lutte.

Je crois que cette histoire a été placée dans les versets d'ouverture d'un livre de 531 pages et ensuite racontée dans des détails douloureusement précis afin de focaliser chaque lecteur de ces annales sur la question absolument fondamentale de l'obéissance et de la soumission à la volonté révélée du Seigneur. Si Néphi n’avait pas pu se soumettre à ce commandement terriblement douloureux, s’il n’avait pas pu se résoudre à obéir, alors il est tout à fait probable qu’il n’aurait jamais pu réussir ni survivre dans les tâches qui l’attendaient.

‘J’irai et je ferai les choses que le Seigneur a commandées’ (1 Né 3:7). J’avoue que je tique un peu quand j’entends cette phrase être répétée de façon si désinvolte parmi nous. Jésus savait ce que ce genre d’engagement impliquerait et Néphi l’a su aussi. Et de nombreux autres l’apprendront aussi avant que tout soit fini. Ce vœu a amené le Christ jusqu’à la croix au Calvaire et il réside au cœur de toute alliance chrétienne ‘J’irai et je ferai les choses que le Seigneur a commandées ? Eh bien nous verrons. » (Jeffrey R. Holland and Patricia T. Holland, On Earth As It Is in Heaven, p. 139.)

1 Né 4:13 Il vaut mieux qu’un seul homme périsse que de laisser une nation dégénérer et périr dans l’incrédulité

C’est un argument puissant qui justifie de prendre la vie de Laban. Il ne fait aucun doute que quiconque a le goût du meurtre au cœur, comme Laban, finit par recevoir sa récompense. Dans le cas présent le Seigneur a passé son jugement sur Laban plus tôt qu’il ne le fait habituellement; et il s’est servi du bras de Néphi pour le faire.

Bien que cet argument soit puissant, il faut faire attention à son utilisation. Peut-il s’appliquer à des situations différentes? Une épouse maltraitée peut-elle l’utiliser pour justifier de tuer son mari en déclarant ‘il vaut mieux qu’un seul homme périsse que de laisser notre famille dégénérer et périr dans l’incrédulité’ ? Évidemment non. Cet argument peut être utilisé pour le bien et pour le mal. Par exemple, le même argument que l’Esprit a utilisé afin de contraindre Néphi à prendre la vie de Laban a été utilisé par Caïphe pour justifier de prendre la vie de Jésus Christ. ‘Vous n'y entendez rien; vous ne réfléchissez pas qu'il est dans votre intérêt qu'un seul homme meure pour le peuple, et que la nation entière ne périsse pas’ (Jean 11:49-50). Ainsi le facteur clé qui a justifié Néphi c’est que cela lui avait expressément été commandé du Seigneur. Joseph Smith a enseigné :

« ce qui est mal dans une circonstance peut être bien, et souvent l’est,  dans une autre… Tout ce que Dieu demande est bien, peu importe ce que c’est, même si nous n’en voyons la raison que bien longtemps après les événements. » (Teachings of the Prophet Joseph Smith, p. 255-256 tiré de Latter-day Commentary on the Book of Mormon compilé par K. Douglas Bassett, p. 17)

L’histoire suivante montre combien nos traditions culturelles peuvent fortement influencer notre façon de comprendre un incident, comme celui de Néphi tuant Laban:

« Pendant des années Hugh Nibley a aimé raconter une histoire concernant ses étudiants arabes, au début des années 50, qui devaient suivre un cours de base
sur le Livre de Mormon à l’université Brigham Young. Sachant que l’épisode de Laban troublait quelque peu les sensibilités occidentales de beaucoup de lecteurs
 du 20ème siècle, Nibley a été dérouté quand ces étudiants ont trouvé cette histoire invraisemblable, mais précisément pour une raison opposée à celle à laquelle il s’attendait. Au lieu d’être troublés que Néphi ait tué Laban qui était inconscient, ces étudiants ont trouvé bizarre qu’il ait hésité si longtemps avant de le faire. Même si la réaction de ces étudiants arabes ne peut pas être considérée comme une preuve des habitudes des habitants de Jérusalem vers 600 avant J.C. elle renforce le fait que des cultures différentes ont des valeurs uniques et des attentes légales bien caractéristiques.  En conséquence, les lecteurs modernes devraient être disposés à considérer non seulement les implications et les repères moraux des événements bibliques anciens sur la société contemporaine, mais aussi à aborder ces développements en termes de dispositions antiques et de normes légales qui servaient de principes directeurs dans la vie des personnes vivant autrefois. »
(John W. Welch, "Legal Perspectives on the Slaying of Laban," FARMS Journal of Book of Mormon Studies, vol. 1, no. 1 (Fall 1992), 140)

1 Né 4:18 j’obéis à la voix de l’Esprit … et lui coupai la tête

« Certains se sont demandés pourquoi Dieu avait besoin que Néphi tue Laban au lieu de lui dire simplement de revêtir les vêtements de Laban et d’aller, déguisé, chercher les plaques. Cependant, laisser la vie à l’ivrogne Laban aurait pu créer de sérieux problèmes… Même si Laban avait passé la nuit dans la rue, le matin suivant il aurait repris ses esprits et aurait été furieux. Il aurait dirigé une équipe de recherche pour poursuivre et tuer Néphi et ses frères et récupérer les plaques d’airain. .. Une fois Zoram parti, les gens de Jérusalem ont bien pu penser que c’était lui qui avait tué Laban… Si Laban n’avait pas été tué, comme il connaissait assez bien les circonstances et qu’il savait qui était Zoram, il aurait pu deviner ce qui s’était passé et lancer des poursuites contre Néphi et ses frères. Ces raisons expliquent pourquoi il était pratiquement essentiel que Néphi, pour mener sa tâche à bien, tue Laban, et avec un peu d’imagination on peut probablement suggérer plusieurs autres raisons. » (John W. Welch, "Legal Perspectives on the Slaying of Laban," FARMS Journal of Book of Mormon Studies, vol. 1, no. 1 (Fall 1992), 132.)

1 Né 4:22 il me parla concernant les anciens des Juifs, sachant que son maître, Laban, était sorti de nuit parmi eux

Hugh Nibley

« La description de Laban est absolument merveilleuse… Il était en charge de tout, en tant que gouverneur militaire, et les annales étaient gardées dans son bureau. Qui était Laban ? Il était le gouverneur militaire de Jérusalem, nous dit-on. Souvenez-vous qu’il était sorti, de nuit, pour aller à un conseil secret avec les anciens (le sarîm) et qu’il portait son armure de cérémonie quand il y a assisté. Laman et Lémuel ont dit de lui ‘il est responsable de cinquante hommes dans la ville et dix mille sur le terrain’. Il était en charge de la police de la ville. Il était le gouverneur de la ville et les registres étaient conservés chez lui. C’étaient des annales familiales et il était lié à Léhi. C’était là qu’ils savaient pouvoir obtenir les plaques parce qu’elles étaient conservées dans la maison de Laban, le gouverneur militaire. Pas un endroit habituel pour garder la généalogie d’un peuple, mais c’était là qu’elle se trouvait. Ce fut la même chose à Lakish. À un moment de danger elles y ont été déposées pour y être en sécurité. C’était l’endroit le plus sûr pour les préserver. Et bien sûr, nous avons appris avec le Rouleau de Cuivre que lorsque Jérusalem a été menacée ils ont pris tous les documents qu’ils ont pu et les ont transportés dans divers endroits autour de la ville. Ils ont fait vite pour les mettre en sécurité ; c’est ce qui s’est passé. C’est probablement la raison pour laquelle les plaques d’airain et toute la généalogie était sous la  garde de Laban. Laban n’allait pas les laisser aux frères sans qu’ils ne le payent grassement, alors ils l’ont payé grassement et il leur a répondu ‘poisson d’avril’. »  (Hugh Nibley, Teachings of the Book of Mormon, lecture 6)

1 Né 4:36 pour que les Juifs ne soient pas informés de notre fuite dans le désert

Certains critiques du Livre de Mormon ont soutenu qu’on devrait trouver une trace du départ de la famille de Léhi dans la Bible. Néphi a dit clairement que leur départ a été fait en secret. Mormon l’a réaffirmé, ‘il a fait sortir nos pères du pays de Jérusalem (et personne ne l’a su, si ce n’est lui-même [Léhi] et ceux qu’il a fait sortir de ce pays)’ (3 Né 5:20). C’était particulièrement important après que Néphi ait tué Laban. Si d’autres avaient eu connaissance de leur départ, ils auraient été accusés de la mort de Laban et jugés.

1 Né 4:37 lorsque Zoram nous eut fait son serment, nos craintes à son égard cessèrent

Hugh Nibley

« … un serment est une chose très sacrée et inviolable parmi les peuples du désert et leurs descendants: ‘un Arabe brisera  très difficilement son serment, même si sa vie est en danger’ car ‘il n’y a rien de plus fort, ni de plus sacré qu’un serment parmi les nomades’ et même chez les Arabes des villes, s’il est fait dans certaines conditions. ‘Faire un serment est une chose sainte chez les Bédouins’, dit une autorité ‘malheur à celui qui jure faussement; son statut social s’en trouvera affecté et sa réputation ruinée. Personne ne recevra plus son témoignage, et il devra aussi payer une amende.’

Mais il n’en est pas ainsi de tous les serments. Pour qu’il soit vraiment solennel et que la personne soit liée, un serment doit être fait sur la vie de quelque chose, même si ce n’est qu’un brin d’herbe. Le seul serment qui est plus terrible que ‘sur ma vie’ ou (moins communément) ‘sur ma tête’ est le wa hayat Allah ‘sur la vie de Dieu’ ou ‘comme le Seigneur vit’, l’équivalent arabe de l’hébreu ancien hai Elohim

Nous voyons donc que le seul moyen pour Néphi de calmer en un instant Zoram qui se débattait était de prononcer le serment que personne ne songerait à rompre, le plus solennel de tous les serments pour un Sémite: ‘Comme le Seigneur vit, et comme je vis ! » (An Approach to the Book of Mormon, p.103-5)